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Walker ne croit pas à «l'effet Coors Field»

David Zalubowski / The Associated Press Photo: David Zalubowski
Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Pour plusieurs journalistes ayant droit de vote pour l’intronisation au Temple de la renommée du baseball, le Coors Field a un effet négatif sur la perception qu’ils ont des joueurs y ayant évolué la majeure partie de leur carrière, estimant que leurs statistiques y auraient été gonflées.

Si cet «effet Coors Field» peut expliquer pourquoi Larry Walker a jusqu’ici été ignoré, lui croit plutôt qu’il s’agit de foutaises.

«Oui, il y a un ‘effet Coors Field’, mais il y en a un dans chaque stade, a-t-il nuancé. Tous les stades ont leur façon d’avantager ou de nuire aux frappeurs, selon la façon dont ils sont construits, leurs dimensions, l’altitude, la météo, etc. À moins de mettre toutes les 30 équipes dans le même ‘code’ régional, vous n’aurez jamais les mêmes conditions pour tout le monde.

«On va toujours en parler, je ne crois pas que ça ne va jamais disparaître des conversations. On entend encore parler de la façon dont le Yankee Stadium aide les frappeurs gauchers ou comment le Great American Ballpark, à Cincinnati, est un endroit merveilleux pour les frappeurs. Le stade des Diamondbacks est le deuxième plus élevé en altitude. (…)

«Bien sûr, le Coors Field est un endroit qui profite aux frappeurs et j’en ai tiré avantage. Heureusement que je l’ai fait, sinon, je ne serais pas très bon et on ne serait pas en train de se parler en ce moment. J’ai profité des avantages que m’offrait mon stade, comme plusieurs joueurs des Majeures le font chaque jour.»

Il fallait que Walker soit aussi dominant dans les autres stades des Majeures pour remporter des championnats des frappeurs avec des moyennes de ,363, de ,379 et de ,350, comme il l’a fait en 1998, 1999 et 2001. On ne gagne pas un titre de joueur par excellence (en 1997, alors que sa moyenne de ,366 n’avait même pas été la meilleure de la Nationale) et trois Bâtons d’Argent en ne frappant que dans un stade.

«Ils peuvent regarder (mes stats à l’extérieur du Coors Field): j’imagine qu’elles ne sont pas trop mauvaises…»

Comme Raines?

Son histoire n’est pas sans rappeler celle de Tim Raines, élu à sa 10e et dernière année d’éligibilité après une campagne menée sur les réseaux sociaux, notamment par le journaliste Jonah Keri, qui a même sollicité personnellement tous les électeurs afin qu’ils considèrent la candidature de Raines.

«On m’a dit — et j’ai vu — que les réseaux sociaux ont joué un grand rôle, admet Walker. Plusieurs ont moussé ma candidature sur ceux-ci. Il y a aussi les nouvelles statistiques avancées qui semblent militer en ma faveur.»

Par exemple, parmi les 24 voltigeurs de droite qui sont déjà à Cooperstown, seuls Babe Ruth et Stan Musial ont une meilleure moyenne combinée de présence sur les sentiers et de puissance que Walker, qui affiche ,965 pour cette statistique, la 14e meilleure de tous les temps. Le JAWS — la moyenne du WAR en carrière et des sept meilleurs WAR d’un joueur — de Walker et le 10e meilleur de tous les voltigeurs de droite de l’histoire. Les neuf premiers, tout comme les 11e, 12e, et 14e, sont au Temple.

D’ailleurs, son WAR, son WAR7 et son JAWS sont égaux ou supérieurs à la moyenne de ces statistiques avancées pour tous les voltigeurs de droite déjà intronisés à Cooperstown.

Comme Raines, Walker ne comprend pas toutes ces nouvelles statistiques.

«Je ne sais même pas ce que certaines d’entre elles veulent dire! (…) D’autres le savent par contre et j’imagine que c’est dans l’air du temps.

«Je ne sais pas (si elles sont surutilisées). J’imagine que si elles me viennent en aide, (…) c’est difficile pour moi de dire qu’elles le sont! Mais ce n’est plus seulement la moyenne, les circuits et les points produits. Il y a plus que cela au baseball et à ce niveau, ça me plaît.

«Je tentais d’en faire bien plus que d’avoir de bons chiffres dans ces trois sphères. Je voulais faire avancer les coureurs d’un but, je voulais obtenir une mention d’assistance sur un retrait du champ extérieur, faire douter les coureurs ou laisser croire aux frappeurs que j’allais capter leur ballon pour les ralentir dans leur course. Il y avait beaucoup plus à mon jeu que ces trois statistiques qui attirent généralement le premier coup d’oeil.»

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