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Indrik Trahan, un destin déjà tout tracé

MONTRÉAL – Les parents d’Indrik Trahan ont peut-être inventé son prénom de toutes pièces, mais l’instinct semble avoir bien servi Denis Trahan et Martine Tourangeau puisqu’aujourd’hui, leur trouvaille semble prédestinée.

Car leur fils de 19 ans, qui sera le plus jeune athlète à faire partie à temps plein du circuit masculin de la Coupe du monde de surf des neiges cet hiver, a un nom que les Européens n’auront aucune peine à apprendre.

«C’est bien, parce que l’animateur d’une Coupe du monde en Allemagne ne sait pas trop comment prononcer un prénom comme Sébastien. Moi, il peut le prononcer», lance avec le sourire le jeune Trifluvien, qui passera cette saison des rangs juniors à ceux de l’équipe canadienne alpine.

«Mes parents trouvaient qu’il y avait beaucoup d’Éric et de Cédric quand je suis né, mais ils s’en sont inspiré et ont décidé que ce serait Indrik», a indiqué Trahan, au cours d’un récent entretien avec La Presse Canadienne, en expliquant la genèse de son prénom.

Et quand on s’appelle Indrik, aller poursuivre son développement comme planchiste aussi loin qu’en Autriche, alors qu’on commence à peine l’adolescence, s’avère un cheminement de carrière moins surprenant qu’il ne l’est en réalité. Ou presque!

C’est ce que Trahan a fait en allant fréquenter l’Académie Stams Schi Gymnasium en Autriche, considérée comme la meilleure école de snowboard au monde. Normalement, les meilleurs planchistes québécois vont s’entraîner dans les Laurentides ou dans la région de Québec.

«Il y avait là des gens de partout en Europe et moi, j’étais le premier qui venait d’Amérique, a souligné Trahan. J’ai été invité à faire une série de tests physiques et sur neige. Quand j’y suis allé, on était environ 200 participants et ils en gardaient seulement une dizaine.

«Je me rappelle que lorsque l’instructeur a nommé mon nom et que j’ai répondu présent, j’ai vu son visage changer. Il était surpris que je me sois présenté. Mais quand j’entreprends quelque chose, je vais jusqu’au bout», a raconté celui qui est d’abord passé par la prestigieuse Stratton Mountain School, au Vermont, avant d’aboutir en Autriche.

Son séjour en Europe lui a permis d’apprendre des techniques typiquement européennes, que la plupart des Canadiens n’apprivoisent qu’après avoir quitté le circuit de développement Nor-Am.

«Les Nord-Américains et les Européens ont des approches différentes, a expliqué Trahan. Eux, le type de virage qu’ils préconisent, c’est le dérapé-coupé. C’est une ligne plus directe, si on veut, où on dérape pour ensuite mettre une certaine pression. Ici, on adopte généralement des virages avec un certain arc.»

Et plus on a d’expérience, plus on peut passer d’une approche à l’autre en fonction des conditions de neige. Mais puisqu’il a appris cette technique à un âge plus précoce, Trahan pourrait avoir une longueur d’avance à ses débuts dans la cour des grands, le 21 décembre prochain à Carezza, en Italie.

D’autant plus que Trahan profite d’un autre mentor de premier plan avec l’équipe canadienne alpin, soit le vétéran Jasey-Jay Anderson.

«Il me permet d’apprendre ce que ça prend pour bien se préparer en vue des Jeux olympiques», a affirmé Trahan, qui vise une participation aux Championnats du monde qui auront lieu à la fin du mois de janvier 2013 à Stoneham, mais aussi aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

«Et j’ai déjà beaucoup appris de lui parce que c’est un spécialiste des équipements, une facette que je connaissais moins. C’est un as dans ce domaine-là. Tout dépendant des conditions de neige, c’est important d’avoir le bon équipement, et de savoir comment apporter les ajustements nécessaires», a ajouté Trahan, qui prévoyait prendre un vol en direction du Colorado, mardi, afin de participer aux épreuves Nor-Am du week-end et ainsi peaufiner sa préparation en vue de son saut dans la cour des grands.

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