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Pouliot sans mot après l’attentat de Boston

MONTRÉAL – Benoît Pouliot s’aligne présentement avec le Lightning de Tampa Bay, mais il a disputé la saison dernière avec les Bruins. La tristesse qu’il a ressentie après l’attentat du marathon de Boston était donc ancrée dans des sensations très concrètes.

«J’ai habité là l’an dernier et j’allais souvent dans ce coin-là, a indiqué Pouliot après l’entraînement du Lightning au Centre Bell, mercredi, en faisant allusion à l’endroit où les bombes ont éclaté en début de semaine. C’est pratiquement le coeur du centre-ville, tout le monde va là et quand j’ai appris ce qui était arrivé, je n’en revenais pas.

«Au début, je ne savais pas trop ce qui s’était passé, mais j’ai commencé à suivre les nouvelles et j’étais bouleversé», a ajouté l’ancien attaquant du Canadien, à la veille du match que le Lightning disputera jeudi soir contre les hommes de Michel Therrien.

«Je connais quelques personnes qui ont disputé le marathon l’an dernier, mais je m’étais informé si elles allaient le faire cette année et je ne crois pas qu’elles l’ont fait… Je ne sais pas quoi dire honnêtement, c’est fou.»

L’élimination du Lightning des séries n’étant plus qu’une question de jours, Pouliot devra bientôt penser à sa situation personnelle, lui qui pourrait devenir joueur autonome avec compensation cet été.

Malgré une blessure qui lui a fait rater la presque totalité des matchs du mois de mars, Pouliot a huit buts et 11 aides en 30 rencontres jusqu’ici cette année. Il a récolté cinq buts et six aides en février avant de se blesser et depuis son retour au jeu, il a ajouté deux filets et trois aides jusqu’ici en avril.

«Ça n’a pas été facile à cause de la blessure, mais au moins la constance a été là. C’est dommage que l’équipe soit aussi bas dans le classement mais sur le plan personnel, j’espère que ça va continuer comme ça», a indiqué le Franco-Ontarien de 26 ans au cours d’un entretien qu’il a accordé à La Presse Canadienne juste avant de quitter le Centre Bell.

Pouliot a été utilisé dans différents rôles, connaissant des séquences de matchs où il ne passait que de 10 à 15 minutes sur la glace, et d’autres où il frôlait régulièrement les 20 minutes de jeu.

«Le plus important, c’est d’avoir la confiance de l’entraîneur, peu importe qu’il te mette dans un rôle défensif ou offensif, a noté Pouliot. C’était mon problème avant, je m’arrêtais juste à une dimension du jeu, je ne pensais pas à l’aspect défensif. Mais à Boston, j’ai beaucoup appris à ce niveau avec Claude Julien, et aussi cette saison avec Guy Boucher, quand il était là. Et ça allait bien.»

Boucher, on le sait, a été congédié le 24 mars dernier par Steve Yzerman.

«Guy, je n’ai rien de mal à dire à son sujet. Il m’a donné une chance de jouer, il a vraiment poussé pour m’avoir dans son équipe», a dit Pouliot, dont le Lightning a obtenu les droits lors d’une transaction réalisée en marge du dernier repêchage de la LNH.

«Guy m’avait dit de jouer comme j’avais joué à Boston, mais avec un peu plus de constance et de conviction, et que j’allais être correct. Et quand il me faisait jouer, on pouvait voir qu’il avait confiance en moi dans les deux sens de la patinoire. Ça comblait mes attentes et j’ai essayé de répondre aux siennes du mieux que j’ai pu.»

Le congédiement de Boucher a illustré, une nouvelle fois, le côté ingrat du métier d’entraîneur. Ç’a été particulièrement le cas à Tampa, où la direction a dit à l’ancien entraîneur des Voltigeurs de Drummondville de travailler en fonction de l’avenir à long terme de l’organisation, pour ensuite lui reprocher le fait qu’il n’obtenait pas de résultats à court terme.

«Il y a des choses qui arrivent dans une saison que tu contrôles et d’autres que tu ne contrôles pas. Mais quand une équipe perd, il faut que quelque chose change et c’est Guy qui en a payé le prix, a noté Pouliot. C’est dommage pour lui, parce qu’à sa première saison à Tampa il a vraiment bien fait. Ç’a décliné un peu après, mais… En bout de ligne, l’équipe ne gagnait pas. Vient un temps où la mèche est plus courte et c’est ce qui est arrivé avec Guy.»

Boucher est reconnu pour son intensité mais Pouliot ne croit pas que c’est ça qui a eu raison de lui.

«Il était intense, mais dans le bon sens. Il criait derrière le banc et dans le vestiaire, mais pas au point de taper sur les nerfs des gars, a avancé le no 67 du Lightning. Les joueurs le respectaient, ils travaillaient pour lui. C’est parce qu’on ne gagnait pas que (le congédiement) est arrivé.»

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