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Le Canada décroche l'argent au relais 3000 mètres

Robert Laflamme - La Presse Canadienne

SOTCHI, Russie – La conquête de la médaille d’argent au relais féminin 3000 mètres s’est révélée un baume sur les plaies des patineurs de vitesse canadiens courte piste, dont certaines encore très vives, mardi, aux Jeux olympiques de Sotchi.

Cette deuxième médaille seulement pour le Canada, dans une discipline sportive où il connaît habituellement du succès, a redonné le sourire aux athlètes. Même à Charles Hamelin qui venait de voir sa dernière chance de gagner une cinquième médaille olympique en carrière s’envoler par une autre chute inexplicable.

L’équipe composée des Québécoises Marianne St-Gelais, Marie-Ève Drolet et Valérie Maltais ainsi que de la Britanno-Colombienne Jessica Hewitt s’est vu octroyer la médaille d’argent, même après avoir rallié l’arrivée en troisième place.

La Corée du Sud et la Chine se sont livré une chaude lutte dans les derniers tours de piste. La Coréenne a coiffé sa rivale dans une fin enlevante. Mais la disqualification des Chinoises a fait monter les Canadiennes d’une marche sur le podium. Les Italiennes, qui avaient chuté en finale, ont donc hérité de la médaille de bronze.

La Corée du Sud l’a emporté en quatre minutes 9,498 secondes, le Canada suivant en 4:10,641.

«Cette médaille-là console un peu ma peine», a déclaré St-Gelais, qui est passée par toute la gamme des émotions.

C’est qu’en l’espace d’une heure, la patineuse de Saint-Félicien, au Lac Saint-Jean, a dû avaler son élimination au 1000 mètres dames ainsi que celle de son amoureux Charles Hamelin au 500 mètres hommes.

«J’étais déçue, mais je ne voulais pas que les filles paient pour ce qui m’était arrivé au 1000, a expliqué St-Gelais. Mais je ne pouvais pas refouler ça. J’ai pris le temps de discuter avec l’entraîneur Frédérick Blackburn. Pour lui, il n’y avait aucun doute que je serais du relais. Il voulait juste s’assurer que je tournerais la page.»

Ses coéquipières n’ont pas eu besoin de lui parler. St-Gelais n’aurait pas voulu qu’elles le fassent.

«Ce n’était pas le moment. Les filles comprennent toutes ce qu’on peut vivre en compétition.»

St-Gelais, qui a fêté son 24e anniversaire de naissance lundi, a mal digéré son élimination parce qu’elle estime qu’on l’a injustement pénalisée. C’est en tentant un dépassement qu’elle a perdu l’équilibre et qu’elle s’est retrouvée dans le décor, entraînant avec elle la Néerlandaise Jorien ter Mors.

«Le facteur chance de la courte piste, je ne l’ai pas eu aujourd’hui, a-t-elle prétendu. C’était un beau dépassement. J’avais les épaules devant elle, mais on a jugé que j’étais tombée toute seule. Ça ne se peut pas. Je fais tomber les gars à l’entraînement. Je suis un ‘tank’. Mais je ne suis pas ici pour contester la décision des juges.»

Drolet, 12 ans après

La médaille du relais est la septième en autant d’olympiades pour les filles — une quatrième médaille d’argent, après les deuxièmes places obtenues à Lillehammer (1994), Turin (2006) et Vancouver (2010). Le Canada avait mérité l’or à l’occasion de l’épreuve inaugurale, à Albertville, en 1992.

C’est la deuxième médaille pour Drolet, qui avait fait partie de l’équipe médaillée de bronze des Jeux de Salt Lake City, en 2002.

«Ça remonte à loin, mais c’est aussi bon comme sentiment. Une médaille d’argent, c’est même mieux. Mais en 2002, c’était ma première médaille olympique», a commenté l’athlète de Laterrière, âgée de 32 ans.

Valérie Maltais, elle, a eu une pensée pour la substitut de l’équipe, Jessica Gregg, qui s’est entraînée avec le groupe pendant toute la saison et les Jeux olympiques, sans être décorée d’une médaille. En 2010, à Vancouver, Maltais avait vécu la même situation.

«J’ai fait l’accolade à Jess, et je lui ai dit: ‘Sois forte’. Il n’y a rien d’autre à dire dans ce temps-là», a confié l’athlète âgée de 23 ans.

Record olympique

En début de journée, Maltais, de La Baie, a amélioré le record olympique lors des préliminaires du 1000 mètres. Elle a facilement remporté sa vague en une minute 28,771 secondes. La Chinoise Zhou Yang détenait l’ancienne marque (1:29,049) depuis les Jeux de Vancouver.

«En voyant mon temps, j’ai demandé qu’est-ce que ça me donnait un record olympique. On m’a répondu que mon nom serait inscrit dans le livre. J’ai dit: ‘C’est bon. Ça me va’.»

Drolet a accédé aux quarts de finale, vendredi, même si elle avait terminé troisième de sa vague. La disqualification de la Chinoise Liu Qiuhong lui a permis de progresser.

Au 500 mètres masculin, les espoirs du Canada vendredi reposeront sur Charle Cournoyer, de Boucherville, et Olivier Jean, de Lachenaie.

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