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Certains joueurs des Alouettes ont déjà voté

LENNOXVILLE, Qc – Après plusieurs semaines de discussions, il est maintenant l’heure de se prononcer sur l’entente de principe conclue samedi entre la Ligue canadienne de football et l’Association des joueurs (AJLCF) — et chez les Alouettes, elle ne fait pas l’unanimité.

Depuis qu’elle est sur la table, Marc-Olivier Brouillette s’est montré ouvertement contre cette proposition de contrat de travail. L’avocat de formation estime que les joueurs devraient rejeter cette offre et poursuivre les négociations tout en participant toujours au camp d’entraînement.

«Au cours des dernières semaines, on a eu de bonnes discussions, autant avec ceux qui sont pour que ceux qui sont contre cette entente, a raconté le Montréalais de 28 ans après l’entraînement des siens à l’Université Bishop’s. Je ne sais pas ce que tous mes coéquipiers en pensent, mais je pense que l’entente sera acceptée par notre équipe.»

Et il avait raison.

L’AJLCF a accepté le nouveau contrat de travail présenté par la ligue.

Le syndicat a indiqué par voie de communiqué jeudi soir que ses joueurs avaient accepté l’entente de cinq ans qui avait été conclue samedi dernier avec la LCF. Le Bureau des gouverneurs de la ligue devrait à son tour voter sur l’entente vendredi, et la majorité des observateurs s’attendent à ce qu’elle soit acceptée.

«Cinq ans, c’est long, a-t-il dit au sujet de la durée de l’entente. Les conditions de l’offre ne sont pas très avantageuses pour les joueurs. Elles nous font reculer. Mais un ‘non’ ne signifie pas automatiquement un conflit de travail. Je pense qu’il y a de la place pour se rejoindre au milieu. Il y a encore de la place aux négociations et de voter ‘non’ montrerait le sérieux des joueurs.»

Brouillette croit d’ailleurs que les joueurs se retrouveraient en meilleure position pour négocier une entente qui les satisfasse davantage s’ils amorçaient la saison sans contrat de travail.

«Ce serait ma solution à moi: commencer la saison avec l’entente actuelle tout en tentant de trouver une solution qui satisfasse tout le monde. De cette façon, ce seraient les propriétaires qui devraient prendre une décision importante, car nous, nous aurions continué de jouer.»

De son côté, Josh Bourke, le représentant des joueurs des Alouettes, croit — tout comme l’AJLCF — que les joueurs ne pourront pas tirer meilleure entente et devraient voter en faveur de sa ratification.

«J’ai bon espoir que l’entente soit ratifiée, mais en même temps, si elle ne l’est pas, ce ne sera pas une énorme surprise pour moi, a-t-il indiqué. Je pense qu’à ce point-ci, c’est la meilleure offre que nous puissions espérer. Certains ont laissé entendre que de faire la grève nous donnerait un plus grand pouvoir de négociation. À mon avis, après toutes les discussions que j’ai eues avec les dirigeants syndicaux et les autres représentants des joueurs, l’AJLCF ne nous a pas soumis cette offre pour rien. C’est parce qu’ils croient que nous n’en obtiendrons pas une meilleure.

«Selon moi, si nous allons en grève, on pourrait perdre plus d’argent. Les bonis de ratification pourraient disparaître et ça, c’est de l’argent immédiatement dans les poches de tout le monde.»

Les deux hommes ont insisté sur une chose: pas question de «tordre un bras» à leurs coéquipiers.

«Je n’essaie pas de les convaincre, mais tous ceux qui m’ont demandé pourquoi j’étais contre, je leur ai expliqué mon point de vue», a dit Brouillette.

«Pendant tout ce processus, jamais je n’ai tenté d’influencer qui que ce soit, a ajouté Bourke. Mon ‘job’ est de présenter la proposition et d’expliquer les options qui s’offrent aux joueurs. Je leur donnerai mon opinion s’ils me la demandent et j’expliquerai pourquoi je crois que c’est une bonne entente. Mais pas question de l’imposer aux gars.»

Samedi dernier, la ligue et le syndicat se sont entendus sur les termes d’une convention collective de cinq ans. Cependant, plusieurs joueurs ont fait connaître leur mécontentement par rapport à l’entente qui inclut un plafond salarial de 5 millions $, tandis que la demande initiale de l’AJLCF se chiffrait à 6,24 millions $.

La LCF a également obtenu une concession majeure du syndicat sur la formule de revenu brut qui entraînerait la renégociation du plafond salarial ou de la convention collective dans son ensemble.

Les joueurs, qui voulaient au départ que la convention comprenne le partage des revenus, demandaient que le plafond salarial ou que la convention collective soient renégociés si les revenus de la Ligue augmentaient de plus de 18 millions $ — excluant la Coupe Grey — lors de la troisième année de l’entente. La LCF voulait que le montant soit de 27 millions $ et le syndicat y a finalement consenti.

L’AJLCF a réussi à abolir l’année d’option sur les contrats, sauf sur ceux accordés aux recrues. De plus, la journée d’entraînement des joueurs demeurera d’une durée de quatre heures et demie, et elle pourra durer jusqu’à six heures. Les équipes tiendront également un seul entraînement complet par semaine durant la saison.

Une majorité de joueurs — 50 pour cent plus un — de six des neuf équipes de la LCF doit voter en faveur de l’entente pour qu’elle soit acceptée. Si elle est rejetée, cela ne signifie pas nécessairement que les joueurs déclencheront une grève.

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