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Une finale Allemagne-Nigeria au Mondial U-20

MONTRÉAL – En Amérique du Nord, on appelle ça de l’opportunisme. Dans le monde du foot, on parle plutôt de réalisme. Mais peu importe le terme qu’on préfère pour décrire cette qualité, les Allemandes l’ont affiché généreusement, mercredi au Stade olympique, et ç’a leur a permis de se qualifier pour la finale de la Coupe du monde U-20 de soccer féminin.

Dominée 22-5 au chapitre des tirs même si elle a contrôlé le ballon pendant près de la moitié des 90 minutes de jeu, la sélection allemande s’est imposée 2-1 contre la France en demi-finale, disputée devant 6634 spectateurs.

Lena Petermann a fait la différence à la 81e minute de jeu. Elle a bien manoeuvré pour trouver l’ouverture après avoir vu le défenseur de la France Aurélie Gagnet arrêter le ballon sur la ligne de but, à la suite d’un tir initial décoché après un corner allemand.

Petermann a ainsi fait pencher la balance vers l’équipe qui a été dominée aux dépens de celle qui a été dominante. Quand même, l’entraîneur des Bleuettes, Gilles Eyquem, n’a pas voulu aller jusqu’à dire que les Allemandes avaient commis un hold-up.

«L’Allemagne est une belle équipe et ce serait prétentieux de dire qu’elles ont fait un hold-up, a dit Eyquem. Elles ont bien joué, elles ont joué sur leurs atouts. On savait qu’on avait une meilleure qualité dans la maîtrise du jeu. Par contre, l’efficacité de leurs joueuses devant pèse beaucoup dans la balance.

«Elles ont eu plus de réussites que nous, et c’est ce qu’il faut dans le football.»

L’Allemagne a obtenu sa revanche sur la France, qui avait remporté par le même score la demi-finale de l’Euro U-19, l’an dernier, en route vers la finale et la conquête du titre européen.

«Nous avons perdu l’an dernier, mais nous avions peut-être disputé un meilleur match cette fois-là que ce soir, a déclaré Maren Meinert, l’entraîneure de l’Allemagne. À ce niveau-ci, de petites choses suffisent à faire une grande différence dans un match, et cette fois nous avons eu la chance de notre côté. Nous affrontons souvent la France et j’ai beaucoup de respect pour cette équipe.»

Eyquem a comparé les deux matchs de la même façon.

«L’an dernier, l’équipe d’Allemagne avait été supérieure à nous dans le jeu, mais nous avons su les contrer, a-t-il dit. Ce coup-ci, c’est la France qui a développé le meilleur jeu, mais ce sont les Allemandes qui ont réussi à nous contrer et à profiter des opportunités dans le dos de notre défense.»

Pauline Bremer avait donné les devants 1-0 aux Allemandes à la 12e minute. Elle a inscrit son cinquième but du tournoi en reprenant le retour d’un tir que la gardienne française Solène Durand a arrêté du gant, mais n’a pu diriger hors de danger.

Bremer a ainsi donné aux siennes l’occasion de gérer l’avance, ce qu’elles ont bien fait au début.

Les Bleuettes ont toutefois profité de la prudence des Allemandes pour trouver leur rythme et commencer à multiplier les occasions. C’est après cinq occasions franches en première demie que Griedge Mbock Bathy a finalement égalé le score à 1-1 à la 45e, en redirigeant un corner tiré par Claire Lavogez.

Les joueuses françaises ont continué de manquer de finition en deuxième demie. Et quand elles ajustaient bien leurs tirs — 10 d’entre eux ont été cadrés —, elles se sont butées à la gardienne allemande Meike Kaemper. Celle-ci a d’ailleurs été déclarée la joueuse du match du côté des gagnantes.

«Étant donné que cette performance est survenue en demi-finale d’une Coupe du monde, c’est une des plus importantes de ma carrière, a reconnu Kaemper. Mais un autre match important s’en vient, la finale, et l’important sera maintenant de bien récupérer.»

Les adversaires des Allemandes en grande finale seront les Nigérianes, dimanche, au Stade olympique. Le Nigeria a vaincu la Corée du Nord 6-2 dans l’autre demi-finale, mercredi à Moncton, grâce notamment aux quatre buts de Asisat Oshoala.

La finale pour la troisième place, en lever de rideau du programme double de dimanche à Montréal, sera disputée entre la France et la Corée du Nord.

Les Bleuettes pourraient devoir jouer sans Mylaine Tarrieu, un ailier qui joue un rôle important au sein du schéma offensif de l’équipe. Tarrieu a dû quitter le match en deuxième demie après avoir été accrochée en pleine course alors qu’elle allait s’échapper. L’arbitre n’a donné qu’un carton jaune sur le jeu.

«Elle a senti son genou craquer, elle est à l’hôpital avec le médecin, a dit Eyquem de la joueuse qui a été transportée à l’extérieur du stade en civière. Ce qui est dommage, c’est que la faute sur elle méritait peut-être un carton rouge, parce qu’elle était volontaire. Et à partir de cette blessure, on a dû opérer des changements, et peut-être pas ceux que j’aurais prévus.»

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