L'Allemagne couronnée championne du monde U-20

MONTRÉAL – La Coupe du monde U-20 de soccer féminin est un tournoi à 16 équipes qui se dispute sur une période de trois semaines… et l’Allemagne gagne toujours à la fin.

C’est là une variante sur la vieille boutade de Gary Lineker ayant trait à l’hégémonie des Allemands, que l’ancien footballeur anglais avait lancée en faisant allusion à la Mannschaft en senior masculin. Mais elle s’applique aussi du côté des femmes. C’est ainsi que chez les seniors, l’Allemagne a remporté le titre mondial féminin en 2003 et 2007.

Et voilà que dimanche, au Stade olympique, les Allemandes de moins de 20 ans ont décroché le troisième championnat mondial de leur histoire chez les U-20 — soit autant que les Américaines. Les joueuses de la Mannschaft U-20 féminine ont par ailleurs récupéré un titre qu’elles avaient remporté il y a quatre ans, puis perdu en 2012 devant les États-Unis.

L’Allemagne a donc fait coup double cet été, avec les hommes seniors au Brésil, en juillet, et maintenant les femmes U-20, dimanche à Montréal.

«Nous avons passé l’été à regarder les hommes allemands. Les regarder jouer, puis gagner, a motivé notre équipe», a d’ailleurs reconnu Maren Meinert, l’entraîneure de l’équipe féminine U-20.

C’est un but de Lena Petermann dans les prolongations qui a permis à l’Allemagne de s’imposer 1-0 contre le Nigeria en grande finale du Mondial U-20 féminin, devant plus de 15 000 spectateurs au Stade olympique.

Petermann a marqué à la 98e minute de jeu d’un tir de l’intérieur des 18 mètres. Pauline Bremer a remporté son duel contre la Nigériane Gladys Abasi à l’aile droite puis centré le ballon vers sa coéquipière dans l’axe.

Même si les occasions de but ont été partagées des deux côtés tout au long du match, les Allemandes ont souffert en première demie. Les Nigérianes ont alors ont été plus flamboyantes, notamment en raison de la présence d’Asisat Oshoala. Mais plus le match avançait, plus l’Allemagne prenait le dessus.

Le match s’est terminé 16-15 pour le Nigeria au chapitre des tirs vers le but, mais 13-6 en faveur de l’Allemagne au niveau des tirs cadrés.

Les Allemandes ont ainsi profité de leur résistance physique pour s’imposer, comme elles l’ont fait tout au long du tournoi. Celles-ci avaient d’ailleurs marqué dans les 10 dernières minutes de jeu dans quatre de leurs cinq matchs précédents à ce tournoi.

«Nous avons encore montré aujourd’hui que nous sommes fortes physiquement, et c’est surtout en raison de notre préparation physique, a reconnu Meinert. Mais c’est aussi en raison de la mentalité des joueuses. Celles-ci restent fortes jusqu’à la fin, elles continuent de tout donner jusqu’au sifflet final.

«Elles ont participé à tellement de tournois qu’elles savent à quel point c’est souffrant dans les 20 dernières minutes, mais elles savent qu’elles sont capables de continuer à pousser et à tout donner. Cela les motive à faire la même chose à chaque match», a ajouté l’entraîneure.

L’Allemagne avait également remporté le titre U-20 aux dépens du Nigeria en 2010.

«Nous savons pourquoi nous avons perdu ce match, comme celui de 2010. Il faudra retourner au tableau et trouver une façon de ne plus gaspiller de telles occasions d’aller chercher un trophée», a déclaré Peter Dedevbo, l’entraîneur de la sélection nigériane.

Oshoala n’a pas marqué, dimanche, mais elle a souvent menacé. Elle a ainsi montré pourquoi elle a réussi à être couronnée Soulier d’or du tournoi U-20 à titre de meilleure buteuse. Ses sept filets sont un record de la part d’une joueuse africaine dans une compétition mondiale U-20 féminine. Ç’a lui a également valu le Ballon d’or, à titre de joueuse par excellence de la compétition.

«Nous savions que nous ne pourrions pas stopper toutes les attaques de cette équipe qui, globalement — et pas seulement à cause d’Oshoala — est très rapide et a beaucoup de rythme. Mais notre défense a bien fait pour rester compacte», a noté Meinert.

Les Nigérianes retourneront sans doute chez elles imprégnées d’un sentiment d’injustice, alors qu’il y a eu un peu de confusion à la 85e minute. Un but a alors été refusé aux Africaines pour hors-jeu, après que les arbitres eurent laissé la séquence se poursuivre malgré une faute de main apparente de la part d’une joueuse nigériane.

Dedevbo n’a évidemment pas aimé la décision des arbitres canadiennes, mais il n’a pas voulu dire pourquoi.

L’Allemande Meike Kaemper, qui a signé le blanchissage et été nommée meilleure gardienne du tournoi, s’est quant à elle dit d’avis que c’est la tireuse initiale, Oshoala, plutôt que la joueuse devant elle, Loveth Ayila, qui était hors-jeu.

Une foule de 15 822 personnes a assisté au programme double présenté au Stade olympique. Plus tôt dans la journée, la France a remporté la finale pour la troisième place au compte de 3-2 contre la Corée du Nord. Les Bleuettes ont ainsi décroché la première médaille de leur histoire dans un tournoi mondial U-20 féminin.

Le prochain rendez-vous pour les amateurs de soccer féminin au Canada aura lieu l’été prochain, alors que la Coupe du monde féminine senior se déroulera du 6 juin au 5 juillet à Montréal, Ottawa, Moncton, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.