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Le livre de Malarchuk révèle ses démons

La cicatrice sur le côté droit du cou de Clint Malarchuk est encore visible. Tout le monde peut la voir sur la couverture de son nouveau livre.

Les amateurs de hockey se rappelleront toujours de Malarchuk comme étant le gardien de la LNH qui a frôlé la mort en 1989 après qu’une lame de patin lui eut sectionné la veine jugulaire. Il le sait.

«Ç’a été mon moment de gloire, a laissé tomber Malarchuk. Je fais partie d’une catégorie de gardiens qui ne passeront pas à l’histoire, mais tout le monde se rappellera de moi, même si c’est à cause d’un moment tragique.»

Dans le livre ‘The Crazy Game: How I Survived the Crease and Beyond’, Malarchuk aborde son combat contre le syndrôme du stress post-traumatique à la suite de son accident, son trouble obsessionnel-compulsif, son alcoolisme, son trouble d’anxiété et ses quelques autres expériences où il a frôlé la mort sans jamais y laisser sa peau.

Le premier chapitre de ‘The Crazy Game’, qui est disponible depuis mardi, se termine avec Malarchuk qui se met le canon d’une arme à feu dans la bouche et qui appuie sur la détente. Par miracle, il a survécu.

«Quand je me suis réveillé aux soins intensifs avec une balle dans la tête, j’ai eu l’impression qu’on m’avait sauvé et qu’il y avait une raison pour que je sois toujours en vie, a expliqué Malarchuk en entrevue lundi. Peut-être que ça pourra aider les gens, et peut-être que certaines personnes n’auront plus l’impression d’être seules dans le noir, de combattre seules la dépression, l’anxiété, ou peu importe ce que c’est.»

Dès les premières pages du livre, Malarchuk revient sur son enfance passée à Edmonton et Grande Prairie, en Alberta, avec son père alcoolique, sa mère qui fut sa véritable confidente et un frère qui lui a enseigné beaucoup de choses — en plus de lui fracturer le nez à quelques reprises. Les combats, les arrestations et une hospitalisation à l’âge de 12 ans sont les premiers signes des «démons» qui ont tourmenté Malarchuk dès le début de sa vie.

Les chapitres qui portent sur son ascension dans les rangs mineurs et juniors, puis sur son accession à la LNH avec les Nordiques de Québec, décrivent en détails son trouble obsessionnel-compulsif. Malarchuk pouvait courir jusqu’à 32 km par jour avant d’entamer sa routine habituelle parce qu’il avait l’impression que c’était sa seule façon d’être au sommet de son art.

«Je crois que ma condition physique était supérieure à celle des autres gardiens, et c’est ce qui compensait pour mon manque de talent, écrit-il. Je voulais absolument devenir un gardien de la LNH.»

L’alcool et l’anxiété, qui lui ont causé de nombreux problèmes personnels à l’âge adulte, ont d’ailleurs brisé ses mariages. Puis est survenu l’accident du 22 mars 1989.

Malarchuk décrit avec précision le moment où la lame du patin de la recrue des Blues de St. Louis Steve Tuttle lui tranche la gorge, et la peur qui l’a accablé dans les secondes et les minutes qui ont suivi.

«Je vais mourir», pensait-il.

Il a survécu, et était de retour devant le filet des Sabres de Buffalo 10 jours plus tard.

Jusqu’à aujourd’hui, son nom est associé à cette expérience frôlant la mort. Ça ne le gêne pas, puisqu’il est fier de la persévérance et du courage qu’il a montrés en retournant sur la patinoire aussi rapidement après l’accident.

«J’accepte ma carrière pour ce qu’elle fut, assure-t-il. Elle ne fut pas la plus étincelante, je n’étais pas Martin Brodeur. Mais j’ai connu une carrière honnête. Beaucoup de joueurs ont connu des carrières plus courtes, et d’autres en ont connu de meilleures. Ça s’est produit pour une raison.»

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