Mercedes: finies les «tempêtes de haine»?

MONTRÉAL – L’équipe Mercedes AMG Petronas verra cette saison à ce que la cohabitation entre ses pilotes soit plus harmonieuse. L’an dernier, Nico Rosberg et Lewis Hamilton ont eu plusieurs empoignades dans la lutte sans merci qu’ils se sont livrée pour l’obtention du titre de champion du monde.

Toto Wolff, directeur exécutif de l’écurie qui a survolé le championnat de Formule 1 en 2014, a confié qu’on cherchera à atténuer les «tempêtes de haine», comme il a qualifié les tensions qui existent entre les pilotes, en privilégiant une meilleure communication pendant les courses, entre autres.

«En revisionnant les courses, le constat a été que nous devions améliorer les communications radio, a élaboré Wolff au cours d’une téléconférence avec des médias canadiens, jeudi. À titre d’exemple, l’an dernier à Melbourne, Lewis a éprouvé des problèmes de moteur. On lui a dit de rentrer aux puits, mais il a continué pendant un tour avant d’être contraint à l’abandon. Il n’avait pas entendu la directive. Nous tenterons d’être plus précis, plus clair et transparent dans nos communications avec les pilotes. Tous deux savent exactement ce que nous attendons d’eux et ce qu’ils doivent améliorer.»

Plus fiable

Mercedes est la seule écurie parmi les meilleures du plateau qui mise sur le retour de ses deux pilotes cette saison. Hamilton amorcera le championnat 2015 coiffé du titre de champion, ayant devancé son coéquipier Rosberg de 67 points.

«La stabilité est un atout pour n’importe quelle équipe, a soutenu le directeur exécutif. Pas uniquement pour ce qui est des pilotes, mais pour tout. Nous avons la chance d’avoir deux pilotes de grand calibre, qui pourraient être numéro un. C’est une bonne situation pour nous.»

Si, comme équipe, Mercedes peut difficilement faire mieux au chapitre de la performance, après avoir gagné 16 des 19 courses en 2014 et obtenu 18 positions de tête, on estime qu’on peut faire mieux sur le plan de la fiabilité, à quelques semaines de l’ouverture de la nouvelle saison en Australie.

Rosberg et Hamilton ont été victimes de six abandons en 2014 et Wolff a mentionné qu’on a comme objectif de faire passer le taux de fiabilité mécanique d’environ 81 pour cent à plus de 90 pour cent.

«Nous avons formé un groupe appelé à soumettre des éléments d’amélioration, a-t-il confié. Depuis sept mois, ses membres travaillent avec diligence et je suis assuré que nous ferons des gains à la deuxième saison suivant l’adoption de la nouvelle réglementation. Notre taux de fiabilité sportif, qui a principalement trait aux stratégies de course, est déjà excellent à 90 pour cent.»

La cible

On s’attend à ce que les principaux rivaux, particulièrement Ferrari, comblent l’écart au cours de la deuxième saison suivant l’adoption de la nouvelle règlementation. Wolff a dit toutefois croire que les écuries Ferrari, Red Bull, Williams et McLaren soient à quelques années de représenter une réelle menace sur une base plus constante.

«Le plateau sera plus équilibré, et Ferrari va revenir plus fort, a-t-il opiné. Pour nous, le défi c’est de rester au sommet. On ne nous considère plus comme les négligés, mais comme l’équipe à battre. Nous aurons une cible dans le dos et tout le monde la visera.

«C’est plus difficile dans ce temps-là, continué Wolff. C’est plus facile d’essayer de rattraper que de maintenir le cap. Nos rivaux ont pu obtenir des informations pertinentes qui leur permettent de constater ce qu’ils doivent faire. Ils vont finir par nous rattraper. Peut-être pas dans un an, mais dans deux ou trois ans.»

C’est ce qu’on verra dès la première course de la saison à Melbourne, en Australie, du 13 au 15 mars. Le Grand Prix du Canada, qui se déroule à Montréal, est la septième course du championnat au calendrier, du 5 au 7 juin.