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François Imbeau-Dulac a retrouvé le sourire

SCARBOROUGH, Ont. – François Imbeau-Dulac a retrouvé le sourire, vendredi, après avoir passé des mois à broyer du noir.

Le plongeur de St-Lazare revient de loin. Sa descente en enfer a commencé en 2013 lorsqu’il a subi une déchirure du bourrelet de la hanche droite et l’écrasement de deux vertèbres. Des interventions chirurgicales auraient été nécessaires, mais en raison de la durée de la période de rééducation — environ un an, selon lui —, il ne pouvait se les permettre puisque ça aurait signifié la fin de son rêve de participer aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

C’est donc à ce moment qu’il a décidé de réviser sa technique en changeant de jambe d’appel, une expérience catastrophique qui s’est prolongée pendant un peu plus d’un an.

«Ç’a été vraiment difficile pour moi de gagner en confiance et de vouloir être là en compétition, a-t-il expliqué. À cette époque-là, la seule chose que je voulais faire c’était de descendre les marches et de ne pas plonger.

«Après ça, ç’a été la débauche totale, a-t-il lancé, encore secoué par la tournure des événements. J’ai ‘crashé’, je suis arrivé 15e aux sélections nationales ici-même en février 2015. C’était tout un recul, après avoir pris le 13e rang aux Jeux olympiques de Londres en 2012. C’est là que je me suis dit: soit j’arrête de plonger, soit je fais quelque chose d’autre. Mais je savais que j’aimais encore le plongeon.»

Imbeau-Dulac a admis qu’il avait eu recours à de l’aide psychologique afin de remonter la pente.

«À un certain moment, ça commençait vraiment à devenir trop lourd, trop difficile, a-t-il mentionné. J’en faisais des cauchemars la nuit. Je doutais de moi-même, de ma capacité à faire des plongeons simples.»

Après quelques expériences infructueuses, il s’est finalement résolu à revenir à sa jambe d’appel initiale en dépit de la douleur. C’est la raison pour laquelle sa présence aux Jeux panaméricains était essentielle pour la poursuite de sa carrière sportive.

«L’objectif en venant ici, c’était vraiment de retrouver la joie de plonger. Et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de retourner sur mon ancienne jambe (pour le saut d’appel), malgré la douleur», a-t-il résumé.

Sa deuxième place lors des préliminaires au tremplin de 3 m vendredi aux Jeux panaméricains est venue en quelque sorte exorciser ses démons du passé. En conséquence, il compte bâtir là-dessus, un jour à la fois.

«Je me foutais d’arriver huitième ou 12e aujourd’hui, a-t-il commenté. L’objectif, c’était de faire six plongeons, parce que les derniers souvenirs que j’ai de la piscine ici sont absolument atroces. Je pense même que ce sont les pires souvenirs de ma vie.»

Le principal intéressé refuse cependant de se fixer des objectifs pour la finale au tremplin de 3 m, qui sera présentée samedi, à 18h.

«Les compétitions sont encore trop stressantes, parce que je n’ai pas encore retrouvé la confiance que j’avais avant, mais en pratique ça doit faire au moins deux ans que je ne me suis pas amusé comme ça, a-t-il confié. Depuis que je suis retourné sur ma bonne jambe d’appel, la constance est revenue, et les périodes d’humiliation sont disparues. Donc c’est bien.

«Mais je ne veux pas me donner d’objectif, parce qu’on dirait que ç’a ajoute du stress dans ma préparation et on dirait que je ne suis pas encore rendu-là», a-t-il conclu, avant de prendre congé.

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