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Le CA du COC dit n'avoir jamais été mis au courant

MONTRÉAL – Le conseil d’administration du Comité olympique canadien (COC) n’a jamais été mis au courant de la lettre envoyée par la direction de l’organisme du COC à Marcel Aubut en 2011 lui demandant de cesser de poser des gestes inappropriés envers le personnel féminin.

«Le conseil n’était pas au courant de la lettre. Nous n’étions au courant d’aucune interaction spécifique qui pourrait être considérée comme du harcèlement», a soutenu la présidente par intérim du COC, Tricia Smith, en conférence téléphonique mardi.

Mme Smith et Richard Pound, qui est membre du conseil d’administration et qui l’accompagnait, ont également indiqué ne pas avoir été informés que les employés du Comité organisateur des Jeux de Vancouver avaient développé en 2009 un système de messagerie interne alertant les employées féminines de la présence de Marcel Aubut dans leurs locaux.

Cette révélation est venue du quotidien The Globe and Mail, qui rapportait mardi avoir appris de sources multiples que des messages texte et des courriels étaient envoyés partout à travers l’édifice abritant le Comité organisateur, constituant ce que l’on avait surnommé une «Marcel Alert».

Mme Smith a annoncé que le COC avait mandaté une avocate experte en ressources humaines de Toronto, Christine Thomlinson, pour mener une enquête indépendante exhaustive dans laquelle la question de la lettre de 2011 et les suites de cette intervention serait également étudiée.

L’objectif premier de l’enquête, toutefois, est d’ouvrir grande les portes à toute personne qui voudrait faire part de son expérience à Me Thomlinson ou de manière confidentielle par voie électronique.

«Le défi sera de s’assurer que toute victime de harcèlement, sexuel ou autre, se sente à l’aise de se manifester», a reconnu Mme Smith, qui a précisé que l’enquête sera «ouverte à toute personne qui aurait pu être affectée par la famille olympique.»

Bien que la seule plainte formelle soit devenue caduque avec la démission de Me Aubut, la plaignante en question entend collaborer avec la nouvelle enquête et elle risque de ne pas être la seule, a reconnu Richard Pound lorsqu’on lui a demandé combien de personnes s’étaient manifestées jusqu’ici: «Plusieurs personnes. Je ne suis pas certain du nombre exact mais quelques-unes.»

La présidente promet que la totalité du rapport d’enquête sera rendue publique, incluant d’éventuels témoignages, tout en protégeant l’identité des personnes impliquées.

Tricia Smith a aussi indiqué que Me Thomlinson se penchera sur les questions de gouvernance, les politiques et les processus internes en matière de harcèlement.

Richard Pound a toutefois cherché à défendre le processus en place: «La politique du COC a très bien fonctionné, au moment où il y a eu une plainte. Avant ça, évidemment on a des questions», a-t-il néanmoins reconnu.

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