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J.O.: Toronto se méfiait de la réaction populaire

TORONTO – Les dirigeants de Toronto voyaient l’opposition publique comme la principale menace à une éventuelle candidature olympique et croyaient qu’un possible référendum sur la question «permettrait aux opposants d’exagérer et de faire gonfler l’opposition» quant à la possibilité d’accueillir les Jeux de 2024, ont révélé des documents.

Des courriels et du matériel de présentation écrits par le personnel du maire de Toronto John Tory — obtenus par La Presse Canadienne grâce à la loi sur l’accès à l’information — avancent qu’un manque de soutien public et gouvernemental étaient perçus comme «les plus grands risques» à la candidature de Toronto.

Alors que l’élection fédérale se dessinait à l’époque, on s’inquiétait qu’un «parti fédéral fasse campagne en promettant de saborder une candidature olympique».

Le document souligne que le Comité international olympique s’attend à ce que le soutien envers la candidature se situe entre 80 et 85 pour cent, mais un sondage mené en janvier a démontré que seulement 61 pour cent des résidants de Toronto étaient en faveur du projet.

Les discussions sur la potentielle candidature de Toronto ont débuté alors que les Jeux panaméricains se déroulaient à Toronto et en banlieue.

M. Tory a cependant annoncé le 15 septembre — la date limite pour démontrer de l’intérêt au CIO — que la ville n’irait pas de l’avant cette fois, affirmant qu’il ne disposait pas d’assez de temps pour établir un budget et pour évaluer les impacts des Jeux.

«Le soutien pourrait chuter après les Jeux panaméricains ou dans le cas d’un climat défavorable dans les médias, peut-on lire dans un document qui date de la fin du mois de juillet. Un bon nombre de groupes de pression, d’activistes et de politiciens s’organiseront contre une candidature olympique.»

Le maire avait aussi déclaré à l’époque que les chefs des partis fédéraux et les membres de la communauté d’affaires demeuraient prudents lorsque venait le temps d’avancer des fonds.

Une note de service préparée par le Bureau du maire affirmait que les principaux risques à long terme de l’accueil des Jeux étaient les dépassements de coûts majeurs, la sous-utilisation des infrastructures existantes et le non-respect des délais de construction.

La note suggérait toutefois que les nouvelles directives du CIO encourageant l’utilisation d’installations existantes pourraient faire baisser les coûts estimés entre 3,3 et 7 milliards $. Elle soulignait tout de même que les plus gros chiffres seraient utilisés par les opposants au projet même s’ils «n’étaient plus pertinents».

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