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Bizier est serein à 48 heures de son combat

Frédéric Daigle - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Kevin Bizier est serein à 48 heures de son combat de championnat du monde contre le Britannique Kell Brook. Serein, mais lucide.

Le mi-moyen de Saint-Émile sait fort bien qu’il aura beaucoup à faire pour ravir le titre de l’International Boxing Federation (IBF) que détient depuis août 2014 Brook, dont la fiche est impressionnant à 35-0, dont 24 victoires par mise hors de combat.

«(Jeudi), j’ai senti une petite fébrilité me gagner, un petit stress, a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique de son hôtel de Sheffield, en Angleterre, où aura lieu le combat. Avec la conférence de presse et le face-à-face, on sent vraiment que le combat s’en vient.

«Mais d’un autre côté, moi, j’ai hâte à la pesée de (vendredi) et de manger ensuite! Avec Marc (Ramsay, son entraîneur), on va parler du combat d’ici là. On a bien établi notre stratégie pour mentalement être prêts. Alors j’ai hâte.»

Cette stratégie, c’est d’attirer Brook vers lui, «être dans ses culottes» le plus souvent possible, comme l’explique Bizier (25-2, 17 K.-O.).

«Il a sûrement vu le combat contre (Fredrik) Lawson: c’est dans ce style-là qu’on veut l’amener à boxer. C’est une zone qu’il aime moins.»

C’est contre Lawson, en novembre dernier, que Bizier est devenu l’adversaire obligatoire de Brook. Lors de ce combat, Bizier s’est acharné à garder Lawson près de lui, l’envoyant au tapis au cinquième et lui fracturant même la mâchoire. Après le 10e, l’Américain a lancé la serviette.

«On pense vraiment que c’est un style de boxe qu’il aime moins, a ajouté le Québécois de 31 ans. C’est ce qu’il faut faire si je veux l’emporter, car si je reste à distance avec lui, c’est certain que ça va être plus difficile: c’est sa force. C’est certain qu’au corps-à-corps, il est bon aussi. Mais c’est une zone où je suis plus confortable. Il faudra par contre payer le prix pour entrer.»

Ce prix pourrait être la main arrière du natif de Sheffield.

«Il va falloir que je l’aie à l’oeil, car sa main droite est vraiment puissante, a admis Bizier. Va falloir faire attention à ce que je ne la reçoive pas ‘drette sur la pine’!»

Brook est amer de devoir «se contenter» de sa défense obligatoire. Ce qu’il aurait souhaité, c’est un combat d’envergure contre Amir Khan, qui a plutôt choisi de passer chez les moyens pour se frotter à Saul «Canelo» Alvarez au début mai. À la conférence de presse de jeudi, l’Anglais de 29 ans s’est vidé le coeur.

«L’IBF ne lésine pas avec ses règles sur les défenses obligatoires et c’est très bien ainsi. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai gagné cette ceinture, a-t-il déclaré au Sheffield Telegraph. J’ai ensuite été blessé à la cuisse (il a été poignardé) et j’ai dû affronter (le Québécois d’origine roumaine) Jo Jo Dan. J’ai ensuite donné une chance à Frankie Gavin, qui voulait m’affronter depuis longtemps. Puis, une autre blessure m’a empêché d’affronter Diego Chaves en novembre, alors je suis pris avec une autre défense obligatoire.

«Je veux un combat d’unification ou quelque chose de significatif à mon prochain combat afin de remplir un aréna. Pour faire ça, je dois briser le coeur et les os de Bizier ce samedi. (…) C’est chez moi, mon aréna et mes partisans. Il affrontera le meilleur et il en aura plein les bras.»

Pour lui faire ravaler ses paroles, Bizier compte se servir de son crochet de gauche.

«Au corps comme à la figure, mon crochet fait mal, a rappelé Bizier. Je vais essayer de l’imposer. On va le travailler beaucoup au corps, question de lui enlever ses jambes et sa puissance. Du début à la fin, on va le travailler au corps. Si personne ne l’a battu, c’est peut-être qu’ils n’avaient pas la bonne stratégie. Ça, c’est la nôtre: le frapper au corps sans relâche. C’est un gars qui bouge bien; il faut lui couper les jambes. Il faut l’épuiser et lui faire mal.»

Le combat sera présenté à la télé à la carte au Québec, à compter de 17 h samedi. Le choc Bizier-Brook devrait se mettre en branle vers 18h15.

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