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Pierre-Luc Dubois voulait déjouer les pronostics

CHATEAUGUAY, Qc – On entend souvent qu’à peine un pour cent des joueurs de hockey à l’échelle planétaire réussissent à atteindre la Ligue nationale. À ce compte, il serait facile de donner raison aux pronostics et de passer à un autre appel. Mais pas si on s’appelle Pierre-Luc Dubois.

«Quand t’es jeune, on te dit qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui va réussir à percer, s’est rappelé l’attaquant des Screaming Eagles du Cap-Breton en entrevue avec La Presse Canadienne. Mais il faut que certains s’y rendent pour faire le un pour cent, alors pourquoi pas moi? C’est toujours ça que je me suis dit.

«Je n’ai jamais été le meilleur, mais j’y ai toujours cru.»

Il faut dire que l’attaquant de 17 ans n’a pas besoin de regarder bien loin pour trouver un modèle de réussite. Son père Éric a été sélectionné au 76e échelon par les Nordiques de Québec en 1989. Reste que le fils a dû tracer sa propre voie pour être désormais considéré comme le meilleur espoir nord-américain en vue du prochain repêchage.

Identifié comme un potentiel choix de milieu de première ronde en première moitié de campagne, trois mois lui ont suffi pour chambarder les observations des recruteurs et éventuellement le propulser au sommet de leur liste. Cela pourrait semble-t-il lui permettre d’être sélectionné parmi les cinq premiers patineurs d’une cuvée qualifiée «d’exceptionnelle».

Pourtant, les choses ne semblaient pas si reluisantes lorsque l’imposant centre de six pieds trois pouces et 202 livres a été retranché du camp d’Équipe Canada junior, le 13 décembre.

«J’ai appelé mon père après et on s’est dit que ça devait être une motivation pour moi, a relaté Dubois après avoir pris part à un de ses premiers entraînements de la saison morte. Ç’a été bon pour moi de vivre cette déception-là. Ça m’a remis sur terre un peu et ça m’a permis de me concentrer sur ma tâche. Il fallait que je continue à me faire un nom.»

Sa réponse fut sans équivoque. Le Québécois a augmenté la cadence en deuxième moitié de saison pour terminer la campagne avec une récolte de 99 points, dont 42 buts, en 62 matchs. Il a ainsi devancé son compatriote Julien Gauthier — maintenant 12e — sur la liste de la Centrale de recrutement de la LNH, lui qui lui avait toujours été préféré jusque-là.

«À ma première année midget, on ne parlait pas beaucoup de moi et ç’a été la même chose cette année, a-t-il raconté. Il a fallu que je travaille pour me faire un nom et pour me bâtir une réputation. Je savais que j’étais capable de finir l’année où je suis, mais il fallait encore que je le prouve.»

Le hockey dans le sang

Du plus loin qu’il se souvienne, Dubois a toujours voulu faire carrière au hockey. Pas question pour lui de devenir pompier ou policier comme certains de ses camarades.

Il y a toutefois une différence entre le désir et la réalisation d’un rêve, et ça, Dubois a été plongé dans un environnement favorable pour le comprendre. Dès son jeune âge, il gravitait dans les sphères du hockey professionnel grâce à la carrière d’entraîneur de son père, aujourd’hui adjoint avec l’Océanic de Rimouski.

C’est là qu’il a compris qu’il n’atteindrait pas le sommet en claquant des doigts.

«Ç’a toujours été facile pour moi de faire des sacrifices parce que le hockey, c’est ce que je veux faire dans la vie, a-t-il lancé avec assurance. Je sais que ça met les chances de mon bord pour accomplir mon rêve. Mon but c’est de jouer dans la LNH et je ne veux pas regretter, dans quelques années, de ne pas avoir poussé un peu plus pour y arriver.»

Au fil des années, Dubois a continué à croire qu’il pourrait lui aussi occuper un des 30 vestiaires de la LNH. Le véritable déclic s’est produit lorsqu’il a réussi à percer la formation des Screaming Eagles à l’âge de 16 ans et à enregistrer 45 points à sa première saison junior.

«Si je joue mes cartes de la bonne façon, je pourrais peut-être y arriver», s’était-il dit à l’époque.

À quelques semaines du repêchage où il enfilera l’uniforme d’une équipe de la «grande ligue», il semble qu’il avait bel et bien gardé un as dans sa manche.

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