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Courteau surpris et déçu de la récolte de la LHJMQ

Michel Lamarche - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – C’est peut-être une bonne chose que Gilles Courteau ne se trouvait pas à l’intérieur du First Niagara Center samedi, parce qu’il lui aurait sans doute été difficile de cacher ses états d’âme devant le scénario qui se serait défilé devant lui.

Vingt-quatre heures après la fin de la séance de sélection de la Ligue nationale de hockey, le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec était encore secoué par la maigre récolte de 14 joueurs venant de son circuit, vendredi et samedi.

«Même si nous savions que nous aurions une année difficile, j’ai été très surpris et déçu de voir que seulement 14 de nos joueurs aient été sélectionnés. Personnellement, je m’attendais à une vingtaine, a déclaré Courteau en entrevue à La Presse Canadienne, dimanche après-midi.

«Je suis déçu pour les joueurs qui n’ont pas été réclamés et qui auraient dû l’être, et qui ont été invités à des camps professionnels immédiatement après la séance de sélection.»

Après un spectaculaire début de repêchage vendredi, alors que Pierre-Luc Dubois est parvenu à se faufiler au troisième échelon de la ronde initiale, entre les Finlandais Patrik Laine et Jesse Puljujarvi, la LHJMQ aura finalement connu un désastreux week-end.

En guise de comparaison, les 30 formations de la LNH ont repêché 48 joueurs de la Ligue de l’Ontario, et 34 de la Ligue de l’Ouest.

Les Predators de Nashville et les Blue Jackets de Columbus ont été les plus attirés par les espoirs de la LHJMQ, en réclamant deux chacun. Le Canadien de Montréal et cinq autres équipes canadiennes ont négligé le circuit Courteau, l’exception étant les Jets de Winnipeg.

Retour aux années 80

Dans les annales de la ligue, la pire année a été la première, 1970, alors que 13 joueurs avaient été réclamés sur un total de 116, pour une proportion de 11,2 pour cent. En comparaison, la cuvée 2016 ne représente que 6,6 pour cent des 211 joueurs sélectionnés à Buffalo.

Ce pourcentage ramène la ligue à ses périodes de vaches maigres des années 80. Lors d’une période de neuf années, entre 1982 et 1990, la LHJMQ n’avait pas franchi le plateau des sept pour cent des joueurs choisis lors de six d’entre elles.

Par ailleurs, des 14 joueurs retenus, seulement huit sont originaires du Québec. Trois viennent des provinces de l’Atlantique et les trois autres, de l’Europe.

«Je suis très content du travail que font nos directeurs généraux et nos entraîneurs, a tenu à déclarer le commissaire. La façon de développer les joueurs est bonne. Il faut seulement continuer de travailler là-dessus et se servir de cette mauvaise année pour se retrousser les manches.»

Tout n’est pas nécessairement perdu pour les «oubliés» de la LHJMQ, puisque plusieurs pourraient recevoir des invitations à des camps professionnels. En fait, certaines invitations ont été lancées peu de temps après la fin de la séance, une situation qui semble laisser Courteau un peu perplexe.

«Je trouve ça ironique que des joueurs qui étaient admissibles aient reçu des invitations à des camps d’entraînement dans l’heure qui a suivi la fin du repêchage», a laissé tomber Courteau.

Un cycle

Après avoir complété sa besogne samedi, le responsable du recrutement chez le Canadien, Trevor Timmins, avait parlé de phénomène cyclique pour expliquer la situation. C’est une opinion que partage Gilles Côté, recruteur chez les Sharks de San Jose.

«Ce sont des cycles, ça vient comme ça et on ne peut rien y faire. Il y a des années où c’est bon. La moyenne se situe probablement à 22 ou 25 par année, note-t-il.

«C’est décevant pour la ligue, car je pense que c’est une bonne ligue. Mais je ne crois pas que ce soit si grave que ça. Ça va revenir», ajoute Côté.

Après une cuvée de 30 joueurs en 2015, le vétéran recruteur s’attendait à une année difficile pour les espoirs de la LHJMQ en 2016.

«Je pense que c’est quelque chose qui avait été identifié par la plupart des recruteurs. À partir des Fêtes, et même avant, on savait qu’au Québec, ce serait l’une de pires années. Par contre, il y avait de bons joueurs, mais le nombre était restreint. Si vous parlez à d’autres recruteurs de la Ligue nationale, vous obtiendrez le même résultat», a affirmé Côté, qui s’attend à une meilleure année en 2017, du moins en nombre, pour la LHJMQ.

Côté, par ailleurs, ne considère pas ironique que des invitations soient acheminées à des joueurs après le repêchage.

«C’est une situation normale. Quand je rencontre un joueur, je lui dis toujours que ça n’a pas d’importance. Que tu sois repêché en 3e ronde, en 7e ronde ou que tu sois invité, quand tu arrives au camp, c’est exactement la même chose. Les entraîneurs ne te connaissent pas, et c’est ouvert à tout le monde.»

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