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Notre Saint-Laurent: de son économie à sa protection

Photo: Sophie Paradis/WWF-Canada

La pêche durable sera l’un des grands défis du XXIe siècle en matière d’alimentation. Au Canada, 91% des gens estimeraient qu’il est important que le poisson et les produits de la mer vendus ici proviennent de stocks durables et non surexploités. Pourtant, le sujet demeure encore peu médiatisé.

Une initiative de pêche durable pour le homard des Îles-de-la-Madeleine
Merinov, le Centre d’innovation de l’aquaculture et des pêches du Québec, mène depuis plusieurs mois des recherches aux Îles-de-la-Madeleine pour développer de nouveaux appâts durables pour la pêche au homard. Actuellement, le homard est pêché en utilisant d’autres petits poissons, appelés poissons-proies, comme le maquereau par exemple, dont il raffole. Or, les populations de maquereaux sont elles-mêmes très variables d’une saison à l’autre, et parfois dangereusement basses.

La recherche sur les appâts alternatifs vise donc à développer une recette qui attire les homards, tout en s’assurant de combiner des ingrédients sans empreinte écologique néfaste. On souhaite ici atteindre un double bénéfice: être plus efficace avec les appâts et devoir en utiliser moins, pour que le résultat soit à la fois économique pour les pêcheurs et mieux pour l’environnement.

À l’issue du projet, les pêcheurs auront le choix d’opter pour ces nouveaux appâts ou non. «L’objectif, explique Sophie Paradis, directrice du WWF-Canada pour le Québec, est de trouver des solutions économiques et durables pour éviter, entre autres, le recours systématique aux populations de poissons-proies, et ce, en complète collaboration avec les communautés locales et les associations de pêcheurs. La pêche au homard des Îles-de-la-Madeleine est déjà écocertifiée, on ne fait qu’innover encore plus.»

La force du projet, selon Mme Paradis, c’est la réunion d’une multiplicité d’acteurs autour de cette initiative. L’industrie de la pêche avec ses associations locales, les chercheurs de Merinov et le WWF-Canada, pour le volet protection de l’environnement, travaillent ensemble à tester et améliorer la formule.

Plusieurs enjeux en cause
Sophie Paradis rappelle du même coup que la Stratégie maritime du gouvernement du Québec prévoit une augmentation, dans les prochaines années, du trafic des navires dans le fleuve Saint-Laurent. Si l’abandon du projet d’oléoduc Énergie Est est une grande victoire pour les groupes environnementaux et groupes de citoyens de la province, il faut s’assurer que dans ce sillon, Québec travaille avec Ottawa pour la création d’aires marines protégées, soit l’équivalent d’un parc, mais en milieu marin. Cela permettra de protéger des écosystèmes, en fonction de leur valeur et rôle écologiques, et de donner un répit aux espèces comme le béluga.

«D’autres menaces pèsent sur les pêcheries et le milieu marin du St-Laurent, comme le projet de plateforme de forage Old Harry, à 80 km des côtes des Îles-de-la-Madeleine. Il s’agit d’un sujet particulièrement inquiétant pour les pêcheurs et leurs communautés», mentionne Sophie Paradis. Bien que le projet ait été mis sur pause par différents moratoires en 2012, il n’a jamais été officiellement abandonné. Pourtant, de nombreuses études l’ont démontré : en raison de la circulation des courants dans le golfe du Saint-Laurent, toutes les communautés côtières seraient affectées par un déversement majeur. Un dossier important que l’équipe québécoise du WWF-Canada surveillera en lien avec ses projets de pêche durable et de protection du milieu marin.

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