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Pointe-aux-Trembles chaudement disputée

Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Il y aura finalement deux luttes politiques dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles, où la députée péquiste sortante, Nicole Léger, ne sollicitera pas de nouveau mandat.

Pour l’élection du 1er octobre prochain, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, y a présenté mardi une candidate qui risque de donner du fil à retordre à ses adversaires, soit l’actuelle mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau.

Mme Rouleau est l’une des rares survivantes de l’équipe de Denis Coderre à la suite de la vague qui a porté Valérie Plante et Projet Montréal à la tête de la métropole en novembre dernier.

Pour François Legault, il s’agit d’un espoir légitime de réussir une première percée sur l’île de Montréal, où ni la CAQ ni son ancêtre l’Action démocratique du Québec n’ont jamais remporté de siège.

«La candidature de Chantal Rouleau envoie un message fort et clair aux Montréalais: la CAQ est sérieuse, Montréal peut et doit faire partie du changement le 1er octobre prochain», a déclaré M. Legault avant de céder la parole à sa candidate.

Celle-ci n’a pas hésité à prendre le relais de son chef en jouant la carte de l’économie. «Pour développer des emplois payants, pour créer de la richesse, mettre en valeur le territoire, établir la notoriété à sa juste valeur, il faut la volonté et il faut le pouvoir politique», a-t-elle déclaré.

Combat de coqs au PQ

Avant l’élection générale, toutefois, un autre affrontement, fratricide celui-là, aura lieu pour déterminer qui portera la bannière du Parti québécois lors de cette élection.

L’ex-chef et fondateur d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, a ainsi confirmé mardi qu’il sera candidat à l’investiture péquiste dans ce même comté, ce qui l’obligera à affronter un autre candidat bien en vue, en l’occurrence le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), Maxime Laporte, lors d’une assemblée d’investiture dont la date reste à déterminer.

En annonçant sa candidature, mardi dans un centre communautaire de l’arrondissement, M. Aussant a dit voir la mécanique d’investiture comme «une grande force pour un parti démocratique».

«C’est beaucoup mieux que des partis qui déterminent unilatéralement qui seront les candidats sans respecter la militance», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse canadienne.

Dans l’heure suivant l’annonce de Jean-Martin Aussant, Maxime Laporte convoquait à son tour les médias pour confirmer qu’il restait dans la course.

«Une investiture, c’est sain, ça favorise le recrutement, ça enrichit les débats et ça suscite de l’engouement, de l’enthousiasme», a affirmé le constitutionnaliste.

L’ex-premier ministre Bernard Landry a déjà donné publiquement son appui à la candidature de Maxime Laporte, mais Jean-Martin Aussant n’y voit pas d’inconvénient.

«C’est un militant comme les autres. Il a droit de parole comme les autres», a-t-il répondu laconiquement lorsqu’interrogé à ce sujet.

M. Aussant, lui, a été présenté en grande pompe par le chef actuel du PQ, Jean-François Lisée, lorsqu’il a annoncé son retour au sein du Parti québécois, mais Maxime Laporte a répété à deux reprises que «personne ne m’a demandé de me retirer».

Jean-Martin Aussant avait été élu sous la bannière péquiste en 2008 dans la circonscription de Nicolet. L’économiste avait démissionné avec fracas du parti en 2011 à la suite d’un désaccord avec la chef de l’époque, Pauline Marois, sur la mise de côté de l’option souverainiste, pour aller fonder son propre parti, Option nationale.

Défait aux élections de 2012, il avait quitté la politique active en 2013.

Château fort péquiste

La circonscription de Pointe-aux-Trembles a été créée en 1988 à partir de portions des circonscriptions de LaFontaine, Bourget et Anjou.

Les électeurs de Pointe-aux-Trembles ont envoyé des députés péquistes sans interruption à Québec depuis ce temps et la circonscription est considérée comme un château fort du Parti québécois.

Le président de la SSJBM, qui fait campagne sur le terrain depuis l’annonce du départ de Mme Léger, a par ailleurs reconnu que la mairesse Rouleau, une autre femme de terrain, risquait de livrer une chaude bataille à l’éventuel représentant du Parti québécois.

«J’ai le plus grand respect pour Mme Rouleau; ça fait longtemps qu’elle est mairesse et elle est quand même assez appréciée, mais je pense qu’elle se présente pour le mauvais parti», a-t-il dit.

Le premier ministre Philippe Couillard n’a pas dévoilé son jeu en ce qui a trait à la représentation libérale dans la circonscription montréalaise.

Interrogé lors de la visite d’une fromagerie à Grondines, dans la circonscription de Portneuf, M. Couillard a qualifié l’Est de Montréal de «milieu très particulier». Il a ajouté que «nous aussi on aura une proposition très forte pour l’Est de Montréal: la ligne bleue, c’est un exemple et on aura une candidature très forte».

De son côté, Québec solidaire a fait savoir qu’une assemblée d’investiture aurait lieu dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles au début du mois de mai.

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