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Bureau de la ligne rose: sept études en cours à la Ville de Montréal

ligne rose métro
Photo: Archives/Métro

La Ville de Montréal a mandaté plusieurs experts externes pour faire avancer divers projets de mobilité, dont la ligne rose, qui fait actuellement l’objet de sept études différentes, a appris Métro.

L’administration de Valérie Plante a recruté au cours des 12 derniers mois plusieurs experts afin d’assister la Direction des projets de mobilité durable de la Ville (DPMD). Celle-ci chapeaute notamment le bureau de projet de la ligne rose et celui portant sur la «revitalisation» de la rue Notre-Dame, en prévision du prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’est de l’île. Elle analyse aussi la possibilité de prolonger la ligne orange vers l’ouest.

Parmi les postes comblés dans les derniers mois, on compte notamment celui d’ingénieur, de chargé de projet et de consultant en planification de transport. La DPMD a aussi fait appel en mars à l’ancien directeur général de la Société de transport de Montréal, Carl Desrosiers, afin d’analyser «les différents modes de transport guidés disponibles», a constaté Métro en épluchant les contrats de la Ville.

«Nos partenaires ont des mandats complexes en cours avec la Ville, donc l’ajout de ressources [de l’externe] était nécessaire», justifie à Métro l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence Houde-Roy.

La ligne rose en premier plan

Dans les différentes offres d’emplois qui ont mené à l’octroi de ces contrats, le projet de ligne rose revient en premier plan. Plusieurs d’entre elles décrivent d’ailleurs cette promesse électorale dans sa forme initiale, soit comme «une nouvelle ligne de métro» qui permettrait de relier Montréal-Nord à Lachine en passant par plusieurs quartiers centraux. Mme Plante a pourtant qualifié en juin 2019 le projet de création d’un tramway entre Lachine et le centre-ville de «tronçon ouest» de la ligne rose.

Par écrit, Mme Houde-Roy assure que les démarches du bureau de projet de la ligne rose «avancent bien». Celui-ci a amorcé sept études socioéconomiques qui portent notamment sur «la contribution de la ligne rose à l’équité sociale, à l’amélioration des conditions de vie et de mobilité des résidents des quartiers traversés». D’autres analyses portent aussi sur «les coûts et bénéfices des prolongements des réseaux existants», indique-t-elle.

Les études principales du projet sont toutefois assumées par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Contactée par Métro, celle-ci a confirmé qu’«aucune fiche d’avant-projet n’a été déposée» à ce jour. 

«Il est trop tôt pour se prononcer sur un mode [de transport], un tracé ou une priorisation à ce stade», ajoute un porte-parole, Simon Charbonneau.

«Inexcusable»

En avril 2019, le directeur des projets de mobilité durable à la Ville, David Therrien, alors nouvellement en poste, s’était montré confiant de voir le projet de la ligne rose «franchir des étapes» d’ici aux prochaines élections municipales, en 2021.

Six mois plus tard, en novembre 2019, Métro révélait toutefois que le bureau de projet de la ligne rose n’avait toujours rédigé aucun mémoire ni complété aucune étude, un an après sa création. Il avait pourtant reçu en 2018 un premier financement de 1 M$ de la Ville.

«La mairesse se plaint depuis des mois comme quoi elle n’a pas d’argent, comme quoi elle veut avoir un budget déficitaire, qu’il y a beaucoup de pertes de revenus. Et là, elle a l’occasion de sauver de l’argent [en cessant de financer l’étude de la ligne rose] et elle refuse de le faire. C’est inexcusable», fustige le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, en entrevue à Métro.

«C’est vraiment un gaspillage scandaleux de l’argent public», déplore également le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand.

La ligne rose, un «symbole»?

Chargé de cours à l’UQAM et expert en planification des transports, Pierre Barrieau, estime quant à lui que la Ville devrait concentrer son énergie à se préparer à l’arrivée du REM dans l’Est, un projet appuyé par le gouvernement Legault, contrairement à la ligne rose.

«Pourquoi continuer à engranger des fonds dans un projet qui a reçu une fin de non-recevoir de Québec?» -Pierre Barrieau, expert en planification des transports

À cet égard, l’experte en gouvernance et professeure à l’UQAM, Danielle Pilette, rappelle que la ligne rose a constitué un des piliers de la dernière campagne électorale de Projet Montréal. Il pourrait d’ailleurs bien faire partie de ses promesses en prévision des prochaines élections municipales.

«Politiquement, [Projet Montréal] ne peut pas se permettre de laisser croire que [le projet de ligne rose] est désuet», estime Mme Pilette.

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