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Assèchement de la rivière Saint-Pierre

Rivière Saint-Pierre Photo: Archives

La rivière Saint-Pierre, un cours d’eau de 200m situé dans le Club de Golf Meadowbrook, s’assèche progressivement, selon un groupe de préservation de l’environnement, les Amis de Meadowbrook. Son existence assure la diversité d’espèce animale dans cette zone verte.

Il y a deux ans, la Cour supérieure sommait la Ville de Montréal de cesser de polluer la rivière. Une étude démontrait que le cours d’eau était alimenté par le collecteur pluvial Toe Blake, contaminé par près de 250 sources différentes dans Montréal-Ouest et Côte-Saint-Luc.

Pour éviter la contamination, la Ville fait dévier le collecteur pluvial lors des périodes sèches et le laisse en place lors des périodes de pluies, puisque les courants permettent une réduction de la pollution de l’eau.

Le hic, c’est que l’alternance entre les périodes sèches et humides affecte le niveau d’eau de la rivière, qui devient un amas de flaques non reliées lorsque le collecteur est dévié depuis une longue période.

«On nous a dit que la déviation du collecteur était une solution temporaire, jusqu’au raccordement des points de contaminations», explique la porte-parole des Amis de Meadowbrook, Louise Legault.

La réparation des sources de contamination pourrait se faire dans plusieurs années, estime-t-elle. «Ça coûte très cher à faire. La Ville essaie de gagner du temps avant d’avoir à le faire», dénonce Mme Legault.

Pour sa part, Montréal assure que des mesures sont prises pour protéger la rivière d’un assèchement. «Un monitoring du ruisseau est également réalisé afin de s’assurer que le collecteur pluvial continue d’alimenter le ruisseau par temps de pluie et que le seuil de la dérivation ait bien été établi», nous explique-t-on par courriel.

La Ville indique travailler conjointement avec Côte-St-Luc et Montréal-Ouest afin de dépister les sources de contamination et les éliminer.

Effet papillon

Un assèchement important de la rivière pourrait nuire à l’existence de plusieurs types d’insectes qui y pondent des œufs. «Pour assurer la survie des insectes, il faut s’assurer d’avoir une bonne profondeur d’eau continuellement», explique le professeur de biologie de l’UQAM, Daniel Rivest.

La disparition progressive de certains insectes pourrait mener au départ d’autres animaux, comme des oiseaux. «Ils se nourrissent des insectes, indique M. Rivest. On pourrait aussi y voir de moins en moins de plantes.»

À son avis, plusieurs alternatives à la déviation du collecteur sont intéressantes, comme l’installation d’un étang naturel, qui pourrait être utilisé comme réservoir. Un étang peut servir de bassin de décantation, alors que ses plantes et ses quenouilles peuvent servir de filtre aux eaux usées», analyse-t-il.

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