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Le Dr Robert Laurin est décédé

Photo: Archives/Métro Media

Le 3 août est décédé le Dr Robert Laurin à l’âge de 87 ans. Figure connue du milieu communautaire, il était la mémoire vivante de Bordeaux-Cartierville.

Lorsqu’il racontait sa vie, le Dr Laurin décrivait aussi le quartier qui n’existe plus que dans ses souvenirs. Intarissable sur l’histoire du quartier, il n’y avait pas une rue ou une ruelle dont il ne connaissait pas l’histoire. Il est né et il a grandi sur le boulevard Gouin.

«Je peux vous nommer tous les propriétaires du boulevard Gouin, de la rue de Poutrincourt jusqu’à l’église», assurait-il dans une entrevue au Courrier en 2013.

«Mon père était conducteur de tramway à partir de 1926, puis conducteur d’autobus jusqu’à sa retraite en 1966, disait-il. Mon grand-père était charretier. Avant lui, mes arrières grands-parents étaient cultivateurs dans ce qu’on appelait alors Saint-Laurent. Le nom de Cartierville a été donné au quartier en 1906.»

Une grande humanité
Dès qu’il a pris sa retraite en 1997, on pouvait croiser le Dr Laurin partout où on venait en aide aux gens dans le besoin.

«Ce qu’on retient de lui c’est son immense humanité», souligne Donald Boisvert, directeur de la banque alimentaire La corbeille dont le Dr Laurin était membre du conseil d’administration et bénévole assidu.

Il a été chauffeur de la popote roulante du Centre d’action bénévole de Bordeaux-Cartierville deux fois par semaine ou il venait en aide aux personnes âgées à la Villa Raimbault, quelques jours par mois. Il a été également membre du conseil d’administration du Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI).

«Je suis un gars qui aime avoir le nez fourré partout, plaisantait-il. Il faut dire que je suis plus actif depuis que j’ai pris ma retraite», avait-il révélé au Courrier dans une entrevue réalisée quelques jours avant Noël en 2016.

Le Dr Laurin soutenait que sa motivation première était liée à son appartenance à Bordeaux-Cartierville.  «Mon grand-père et mon père sont nés ici. Je suis un gars de Bordeaux-Cartierville, je pense que je me dois au quartier», avait-il déclaré.

Le Dr Laurin avait commencé à exercer la profession de médecin en 1957. Il avait raconté avoir pratiqué 6200 accouchements, à Montréal et dans les environs. Il couvrait tout l’est de l’île de Montréal.

Aider faisait partie de son existence. «Si on peut contribuer à sortir les gens de leur misère, je pense que c’est une façon de rendre un petit peu de ce que j’ai gagné», disait-il.

Une grande ouverture
Lui qui avait connu Bordeaux-Cartierville d’antan, se rappelait qu’il pouvait citer les noms des propriétaires de chaque maison dans le quartier. «Aujourd’hui, je ne connais même pas le nom de mon voisin.»

Les changements démographiques et culturels qu’il observait ne lui faisaient pas peur, mais il appelait à y faire face avec plus d’aide et une plus grande mobilisation.
«Avant on avait les Anglais et les Français, aujourd’hui nous sommes 80 nationalités», notait-il.

Pour lui, les gens mal pris sont souvent des nouveaux arrivants. «On reçoit beaucoup d’immigrants ici et bientôt nous allons accueillir des réfugiés syriens (…) Si nous voulons être un grand pays, nous devons accueillir des étrangers et les aider à s’intégrer.»

Aujourd’hui décédé, il laisse un grand vide dans le quartier. «J’ose espérer qu’on pourra lui rendre hommage à Bordeaux-Cartierville en rappelant son nom d’une manière ou d’une autre», suggère Donald Boisvert directeur de la Corbeille.

Un lieu, une rue ou une place qui porterait le nom du Dr Robert Laurin conviendrait parfaitement à un homme qui connaissait si bien son quartier.

Le Dr Laurin laisse dans le deuil son épouse, ses cinq enfants et sept petits-enfants en plus de tous les amis et personnes qu’il a marqués. La famille accueillera parents et amis au : 3955 chemin Côte-de-Liesse, à Saint-Laurent dimanche 19 août de 14h à 21h. Les funérailles auront lieu le 20 août à 11h à l’église Notre-Dame-des-Anges, 12325, rue de Serres, à Cartierville.

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