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Le parc Tolhurst : zone de non-droit?

Chahut la nuit, bouteilles d’alcool qui jonchent le sol, voitures qui roulent vite et vente de drogue, c’est ainsi que des résidents des rues adjacentes au parc Tolhurst et du HLM avoisinant décrivent leur quotidien. Ces citoyens excédés s’inquiètent de voir les conditions se détériorer encore plus avec l’arrivée des beaux jours. Ils ont rencontré, le 25 février, lors d’une réunion très discrète, leur élue locale, le représentant du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et des délégués d’organismes communautaires.

« Les gens craignent de parler de peur de représailles », indique Émilie Thuillier, conseillère de ville du district Ahuntsic.

« On nous rapporte des cas d’incivilités, des attroupements, des jeunes qui parlent fort tard la nuit, dit Benoit Amyot, commandant du PDQ 27. Une dame a évoqué des problèmes de vitesse des automobiles dans les rues et on cite aussi la vente de drogue. »

Des arrestations ont déjà été opérées en août et en octobre de l’année passée, mais si le secteur est sous surveillance, M. Amyot constate que les plaintes se sont faites plus insistantes depuis que la direction de l’Office municipale d’habitation de Montréal (OMHM) a installé des barrières qui ne permettent l’entrée au stationnement des HLM qu’aux seuls résidents. « Les activités ont débordé dans la rue », précise-t-il.

« Les résidents du HLM vivent la même situation de peur que leurs voisins sur les rues mitoyennes », observe Caroline Pelletier des communications de l’OMHM. Son organisme a augmenté le nombre de patrouilleurs pour assurer la sécurité dans le périmètre du HLM.

Pour sa part, la police augmentera sa visibilité sur le terrain, de l’aveu de son premier responsable. « Nous allons prioriser nos interventions et cibler les vendeurs de drogue », affirme-t-il.

Seule la répression?

Des questions de sécurité publique sont évidentes, mais est-ce qu’elles ne cachent pas aussi un problème de cohabitation intergénérationnelle entre les jeunes adultes, nombreux du HLM et les aînés, résidants des rues adjacentes qui n’aspirent qu’à la quiétude?

Pour Émilie Thuillier, il y a deux situations qui coexistent. Elle énumère certaines activités de rapprochement notamment à l’école Saint-Benoît pour favoriser la cohabitation et la mixité sociale.

Elle est rejointe dans cette observation par Azzedine Achour. « Il y a des cas de délinquance avérés et il y a des situations de manque de communication. »

« Les problèmes sont connus et leurs solutions doivent s’inscrire dans le long terme. Nous avons déjà entamé un travail depuis une dizaine d’années et nous continuons à agir. C’est un travail de longue haleine », observe Azzedine Achour, coordonnateur à la table de concertation Solidarité Ahuntsic. Son organisme a délégué une agente de milieu dédiée au HLM et il n’est pas le seul à prendre en charge les problèmes du quartier.

Hugo le travailleur de rue d’Ahuntsic pour l’organisme RAP Jeunesse précise qu’il consacre l’essentiel de son intervention aux jeunes du HLM Meunier Tolhurst. « On agit sur la réduction de méfaits et on réfère les jeunes que ce soit pour les ressources en emploi, en formation ou en loisirs », relève-t-il.

À l’OMHM on plaide pour un partenariat accru avec les autres entités. Pour sa part il a converti un appartement en lieu de rencontre communautaire en 1994. Dans le complexe d’habitation de 113 logements construits en 1972, l’office a aussi ouvert un studio multimédia pour les jeunes en septembre dernier. « Il faut offrir aux jeunes aussi des activités et des alternatives après l’école », affirme Mme Pelletier.

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