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Hochelaga-Maisonneuve tente de trouver un remède à la pénurie de médecins

Photo: Marie-Pier Gagné / TC Media

Peu pourvu en cliniques médicales, Hochelaga-Maisonneuve est aux prises avec une pénurie de médecins généralistes, qui se fait de plus en plus sentir dans le quartier.

Une situation qui perdure depuis trop longtemps selon Carole Poirier, députée de Hochelaga-Maisonneuve.

«C’est inconcevable et inacceptable que les citoyens doivent sortir des limites du quartier pour voir un médecin, affirme-t-elle, exaspérée. Il faut absolument qu’on trouve des solutions.»

Dans tout le quartier, seulement six médecins généralistes sont au travail, dont deux prendront leur retraite très bientôt. Leurs bureaux sont situés dans deux cliniques, le GMF Joliette-L’Espérance et la clinique médicale 3600. Les deux endroits offrent un service sans rendez-vous, mais ils ne suffisent toutefois pas à la demande, les besoins étant beaucoup trop grands.

Mme Poirier, qui a pris le dossier en main, demande au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal d’agir à court terme.

«On doit absolument trouver des médecins pour remplacer les départs à la retraite imminents et développer une nouvelle offre médicale pour les citoyens», affirme-t-elle.

Recrutement difficile
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), confirme que l’est de Montréal est peu pourvu en cliniques médicales depuis un certain temps.

«Il y un petit bassin de médecins de famille tout près, notamment autour de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, mais dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Pointe-aux-Trembles, le recrutement a toujours été plus difficile et passe souvent davantage par les CLSC que par les cliniques médicales traditionnelles», souligne Jean-Pierre Dion, porte-parole de la FMOQ.

L’absence de cliniques médicales déjà structurées avec un bassin de médecins déjà présents pourrait être l’une des raisons qui fait en sorte que les médecins ne sont pas attirés par le quartier, explique-t-on.

Un omnipraticien qui a déjà travaillé dans le quartier a pour sa part mentionné à TC Media que la clientèle plus difficile serait plutôt, selon lui, responsable de l’exode des médecins.

«On ne se le cachera pas, il y a beaucoup de précarité dans Hochelaga-Maisonneuve. C’est évident que cela fait peur à beaucoup de gens, qui préfèrent se tourner vers d’autres quartiers de la métropole ou de la banlieue», confie le médecin, qui a souhaité garder l’anonymat.

«Un autre problème, c’est que les cliniques actuellement en place dans Hochelaga ne sont pas toujours à la fine pointe de la technologie médicale actuelle, ce qui repousse les médecins. Ceci dit, je crois que des solutions doivent être envisagées, parce que tout le monde mérite d’avoir accès à des soins à proximité de son domicile», ajoute l’homme.

Projets sur la table
Le 30 septembre, la députée Carole Poirier a rencontré le CIUSSS, afin de discuter de cet enjeu.

Conscient de la situation, le CIUSSS assure qu’il «travaille activement pour trouver des avenues afin que les citoyens aient accès à un médecin en temps opportun à proximité de leur lieu de résidence.»

«Nous effectuons auprès du Département régional de médecine générale (DRMG) une coordination intensive pour sécuriser la pérennité du GMF déjà présent, mentionne Florence Meney, relationniste au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. Nous travaillons également à la création de conditions propices pour le développement d’une autre clinique que nous souhaitons voir devenir GMF, le deuxième dans ce territoire.»

La concrétisation de ce projet de nouvelle clinique pourrait se faire en un an, selon le bureau de la députée.

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