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16 000 livres à déménager à la Flèche rouge

Photo: Arnaud Stopa TC Media

Nouveau coup dur pour la librairie La Flèche rouge. Après des vols et de l’intimidation l’an passé, le commerce doit quitter ses lieux d’ici la fin du mois en raison d’un non-renouvèlement du bail par le propriétaire.

«J’ai trois semaines pour trouver un local et déménager. C’est une situation difficile, mais je n’ai pas l’intention de fermer la boutique», a assuré la propriétaire Pascale André.

Les relations avec le propriétaire ont toujours été difficiles, selon elle. «Je n’ai jamais eu le droit à un bail supérieur à un an, ça n’a rien de sécurisant.»
Pascale André et le propriétaire ont donc convenu qu’à partir de juillet, les baux seraient mensuels, une situation incertaine pour un commerce. «Quand j’ai accepté, je passais une mauvaise passe dans ma vie et je n’avais pas pu payer un loyer. Je le regrette, mais j’ai réussi à le payer depuis.»

Le bail mensuel n’aura donc pas fait long feu, puisqu’après le premier, le propriétaire l’avise qu’il ne le reconduit pas.

La situation financière de la librairie est précaire, comme le démontre sa décision, ce mois-ci, de couper l’électricité pour payer le loyer. Un déménagement et les couts afférents sont un coup de massue pour la survie de ce qui est devenu, depuis trois ans, une institution auprès du milieu communautaire hochelagais.

La libraire, en plus de vendre des livres, propose des ateliers d’éducation populaire, un frigo et une bibliothèque de rue.

«Mon projet a toujours été lié à Hochelaga, je compte y rester, a dit, confiante, la libraire. Je vois les locaux disponibles avec un loyer similaire au mien qui sont plus petits. Je ne suis pas prête à faire ce choix. »

Celle qui souhaite rester sur la rue Ontario se retrouve donc devant un mur. «Aller sur la rue Sainte-Catherine, c’est un suicide commercial. Et aller sur la Promenade Ontario, je ne peux pas me le permettre et je n’ai pas l’impression que mon commerce à sa place là.»

Promenades

Même si la Flèche rouge n’appartient pas au terrain du champ de compétences de la Société de développement commercial Hochelaga-Maisonneuve, sa présidente, Ariane Beaumont est prête à épauler la libraire pour trouver une solution. «Le rôle de la SDC est d’aider tous les commerçants. On ne fait pas de discrimination, il n’y a pas de bon ou mauvais commerce, tout le monde est le bienvenu», a-t-elle indiqué.

Un congé de frais annuel d’adhésion n’est pas à l’ordre du jour pour aider la librairie à s’installer sur les Promenades, puisque c’est la Ville de Montréal qui prélève la taxe pour la SDC. Mais la présidente a promis de rencontrer Pascale André avec Jimmy Vigneux, directeur de la SDC.

En fin de semaine, La Flèche rouge a publié sur sa page Facebook un message de remerciement aux personnes qui lui ont apporté un soutien. Elle y annonce ainsi une campagne de sociofinancement pour le déménagement ainsi qu’un groupe Facebook pour les personnes disponibles à déplacer les 16 000 ouvrages que compte la librairie.

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