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Biodôme: repenser l’éducation environnementale

Images conceptuelles du futur Biodôme.
Images conceptuelles du futur Biodôme. Photo: Gracieuseté.

Immersif, interactif et propice à la conscientisation environnementale: les installations muséales de la prochaine version du Biodôme de Montréal en feront plus afin de permettre aux visiteurs d’en apprendre davantage sur notre lien avec la nature.

L’utilisation de la réalité augmentée et des jeux éducatifs viendra remplacer les anciens panneaux explicatifs, afin d’inciter les personnes qui déambuleront à observer de plus près les écosystèmes.

Tout au long de leur parcours, c’est à l’aide d’une application mobile pour téléphones intelligents et tablettes que les gens pourront découvrir les plantes et les animaux qui habitent le musée vivant, au travers de 34 zones d’explorations. Une carte intégrée à l’application permettra de s’orienter dans Biodôme.

«L’objectif est de favoriser l’immersion, de sentir qu’on est vraiment en nature. Avec des images à 360 degrés, il sera possible de visualiser des exemples d’environnements réels qui sont représentés dans les écosystèmes», souligne Louise Julie Bertrand, muséologue d’Espace pour la vie.

À l’entrée sera affichée une photographie en grand format du bâtiment il y a plus de vingt-cinq ans, alors qu’on y retrouvait le vélodrome construit à l’occasion des Jeux olympiques de Montréal en 1976.

«Un rail de lecture expliquera les grands avantages qu’offrait ces installations pour la conversion en biodôme. Il s’agit de souligner l’importance architecturale de ce lieu historique», affirme la muséologue.

Avec un hall d’entrée complètement rénové, les gens pourront apprécier cette imposante vision de son architecte concepteur, Roger Taillibert, puisque la vue sur la voûte sera désormais dégagée, laissant par le fait même pénétrer plus de lumière naturelle.

Les personnes qui sillonneront le Biodôme auront dorénavant le choix de leur trajet, puisqu’après s’être dirigées vers le «noyau» central, celles-ci pourront visiter les différents biomes dans l’ordre qui leur conviendra.

De plus, on pourra avoir accès pour la première fois au belvédère, qui offrira un nouveau point de vue en hauteur sur les écosystèmes du golfe du Saint-Laurent, de l’érablière et de la forêt tropicale.

La machine vivante
Un espace éducatif sera aussi mis en place pour les petits et les grands, intitulé la «Biomachine». On y retrouvera des exemples de toutes les actions nécessaires au quotidien pour faire fonctionner le Biodôme grâce à 23 stations interactives.

Ainsi, si plusieurs personnes se demandent pourquoi les caïmans ne bougent pas d’un pouce durant la journée, elles apprendront que ceux-ci préfèrent se prélasser à certains endroits parce que s’y trouvent des plaques chauffantes dont ont besoin les bestioles à sang froid. Les visiteurs pourront découvrir cette information en s’assoyant sur une plateforme chauffante similaire.

«Nous diffuserons des capsules éducatives sur les examens vétérinaires, l’alimentation des animaux, le contrôle des naissances, les dossiers médicaux et toute une foule d’autres sujets», indique Mme Bertrand.

Il sera aussi possible de jouer à l’opérateur du Biodôme, c’est-à-dire la personne en charge des systèmes informatiques gérants des conditions climatiques dans les écosystèmes.

«Que ce soit la température, la quantité d’eau dans les bassins, le passage des lumières vers l’aube ou le crépuscule, il y a une multitude de gestes qui sont effectués au quotidien pour faire fonctionner les installations qui passent inaperçus parce qu’ils se font dans l’ombre», insiste la muséologue.

Prise de conscience
Le trajet se terminera par une mise en perspective du rôle de l’être humain dans la préservation de l’environnement.

Les visiteurs verront en grandes lettres «Entre l’humain et la nature le choc est inévitable», une citation lancée il y a 25 ans par un groupe de scientifique qui mettait en garde contre les ravages des changements climatiques.

«Après avoir observé la beauté de la nature, nous voulons mener les gens vers une prise de conscience et les inciter à poser des actions. Nous allons leur donner des exemples positifs et inspirants. Ça fonctionne mieux que les images apocalyptiques, car les personnes sont tannées de ça», explique Mme Bertrand.

À l’aide de 25 panneaux énumérant des gestes concrets en développement durable posés par des individus, des organismes et des gouvernements tout autour du monde, l’équipe du Biodôme espère ainsi éveiller la fibre environnementaliste des gens. Des mots d’action, comme «compost», «recyclage» ou «énergie renouvelable» et «à moi d’agir maintenant», seront affichés pour motiver les citoyens.

La réouverture du Biodôme de Montréal est prévue vers la fin de l’automne 2019. Le budget de sa rénovation est de 21 M$ et, à terme, on espère y augmenter de 25% le nombre de ses visiteurs pour atteindre 1,2 million d’entrées annuellement.

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