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Brigade verte: toxicomanes et itinérants pour embellir Sainte-Catherine

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Afin de lutter contre la malpropreté de la rue Sainte-Catherine, trois organismes hochelagais ont créé la Brigade verte. Au lieu d’engager des étudiants, comme ça se fait ailleurs dans la métropole, ce projet pilote emploie itinérants, toxicomanes ou anciens utilisateurs de drogues.

«La rue Sainte-Catherine, c’est là où je vis. Je suis écoeuré de la voir aussi sale», déplore David, un itinérant et membre de la brigade.

Depuis deux semaines, l’équipe composée de 11 usagers de l’organisme Dopamine nettoient la rue Sainte-Catherine, qualifiée de «dégueulasse». Balai en mains, ils tentent de venir à bout des déchets.

«On y trouve des mégots, des condoms et même parfois des seringues. C’est un projet de propreté et d’insertion sociale. On peut avoir des préjugés, mais nos membres sont des gens allumés, motivants et colorés», souligne Jérémy Hamel, responsable de la brigade verte pour Y’a QuelQu’un l’aut’bord du mur (YQQ), un des organismes porteurs de la brigade.

«Tant qu’à améliorer la propreté de la rue Sainte-Catherine, à l’ouest de l’avenue Bourbonnière, autant le faire en engageant des gens marginalisés. Nous répondons ainsi à plus d’un problème», explique Marie-France Bellemare, chargée de projet pour la revitalisation urbaine intégrée à la Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve, l’un des trois organismes porteurs du projet.

L’équipe

Au départ, les organisateurs voulaient un groupe de huit individus. Ils ont, toutefois, décidé d’en accepter davantage pour ainsi «donner une chance à tout le monde».

Brigade verte
Michel et la Brigade verte veillent à la propreté de la rue Sainte-Catherine, des avenues Bourbonnière à Moreau.

«Certains sont des itinérants, d’autres ont réussi à sortir de leur problématique de dépendance et d’autres non. Tous sont des cas particuliers et nous voulions ouvrir le programme à tous», indique M. Hamel.

Une décision qui plaît grandement aux participants qui peuvent ainsi prendre part à l’embellissement du secteur.

«Sainte-Catherine, c’est ma rue. Ça fait 60 ans que je vis dans le quartier et je veux la rendre plus belle», indique Michel, un membre de la brigade verte.

«Je ne pouvais pas prôner la propreté et ne rien faire pour ça. J’y collabore et quand j’ai fini mon shift, je suis fier de voir ma rue propre», ajoute David.

Plusieurs participants veulent aussi faire de la sensibilisation auprès de la population qui jette leurs déchets sur les trottoirs.

«Je passe une vingtaine de minutes seulement pour nettoyer autour des bars. Il faudrait que les propriétaires ajoutent des cendriers et que les gens soient plus propres», lance Michel, qui souhaite aller à la rencontre des propriétaires de commerces pour leur proposer des solutions.

En quatre heures, la brigade a déjà rempli cinq gros sacs à ordures de déchets de toutes sortes.

Pérénité

Pour cette année, le projet coûtera 20 670$, dont 12 000$ provient de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Pour assurer son retour, les organisateurs doivent trouver d’autres sources de financement.

«C’est un projet pilote. Nous approcherons de nouveaux partenaires pour contribuer à la prochaine année», laisse savoir Mme Bellemare.

Déjà, la Brigade verte a reçu de nombreux commentaires positifs des commerçants et résidents du secteur. Une entreprise a même offert de produire gratuitement des macarons pour la brigade.

Verdissement

En plus de passer le balai, la Brigade verte aménagera également des carrés d’arbres. Jusqu’à présent, une dizaine de commerçants et individus se sont dits intéressés. Les plantations pourraient se faire au cours des prochaines semaines ou elles commenceront en 2016, selon la température et le délai de retrait des grilles entourant les carrés d’arbre de la rue Sainte-Catherine.

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