Soutenez

Un projet «atypique» en construction: des résidents sont inquiets

Photo: TC Media Catherine Paquette

La construction de cinq condos répartis sur deux bâtiments a débuté sur le terrain du 2133, rue Joliette, où une petite maison était laissée à l’abandon depuis 2003. Le projet «atypique», qui avait fait controverse au printemps 2014, inquiète toujours le voisinage.

La petite maison de M. Claveau a finalement été démolie le 26 décembre, laissant place à un grand vide où apparaîtront bientôt des habitations neuves, soit cinq unités divisés par une cour intérieure.

Voulant maximiser l’espace tout en garantissant une cour et de la luminosité pour les voisins, l’architecte a conçu deux structures comptant respectivement trois et deux unités de condos. Pour respecter le règlement selon lequel deux bâtiments ne peuvent être construits sur le même terrain, il a relié ces deux structures par un passage intérieur bétonné, afin de créer un accès à la rue aux logements situés à l’arrière du terrain. Le projet avait soulevé la colère du voisinage, même après révision de la deuxième mouture par le comité consultatif d’urbanisme, au printemps 2014.

Le résident du 2129, rue Joliette appréhende l’arrivée d’un bâtiment de «deux étages plus une mezzanine» tout près de sa cour et de son atelier. «Pour moi, c’est littéralement comme si j’avais un duplex dans ma cour, fait valoir Gilles Bissonnet. Pour l’autre voisin, c’est la lumière qui va être bloquée par le bâtiment d’en arrière.»

Le taux d’occupation du terrain inquiète toujours Marlène Gélineau Payette, propriétaire d’un logement avec cour arrière et atelier donnant sur la rue Sansregret. «On aime nos grands terrains à Hochelaga, on aime avoir cet espace. C’est notre vie de quartier qui est menacée par ce projet. On dirait qu’il y a un grand manque de vision des élus. Je ne sais pas quel exemple ils veulent donner dans le quartier», explique-t-elle.

À l’époque, une pétition de 360 noms avait été remise à l’arrondissement.

Or, le projet respectait toutes les normes de l’arrondissement, bien qu’il ait été critiqué lors de sa première mouture par le comité consultatif d’urbanisme.

Projet atypique
L’architecte qui l’a conçu, Alain Archambault, se dit fier de ce projet «hors du commun», inspiré de ce qui se fait en Europe.

«J’ai maximisé le terrain, qui est plus grand que la normale. J’ai réduit la grandeur des logements, qui seront toujours très beaux. J’ai décidé d’en faire cinq, sur deux bâtiments, plutôt que d’en faire trois trop grands qui ne conviendraient pas à la population du quartier», explique M. Archambault.  L’architecte est en faveur d’une plus grande densité dans les constructions montréalaises.

Les cinq condos qui seront construits occuperont au total 68,8% du terrain, la limite permise par l’arrondissement étant de 70%. Les deux bâtiments reliés par une cour intérieure seront divisés par une cour intérieure de 2,5m de profondeur. Selon le sommaire décisionnel du projet daté de juin 2014, les immeubles à logement des alentours n’occupent que 50% des terrains. 

Or, c’est justement ce qui fait grincer des dents les habitants des terrains voisins, qui craignent depuis l’approbation du projet en 2014 de voir ce genre de construction se multiplier dans le quartier.

Le projet avait d’abord été accepté par le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement, puis revu pour imposer certaines conditions, notamment sur l’ensoleillement et les mezzanines. 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.