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Condos: un promoteur vise un terrain de la rue Sainte-Catherine

Photo: FELIX O.J. FOURNIER TC MEDIA (51

Un promoteur convoite un terrain de la rue Sainte-Catherine Est pour un important projet de condos, dans l’idée de contribuer à la revitalisation de ce secteur défavorisé. Mais le projet est loin de faire l’unanimité.

MUV Condos, qui a notamment développé un quartier résidentiel dans Rosemont, compte procéder à la démolition de la bâtisse du garage Goyette Auto, dont une partie est fermée, pour y construire des bâtiments de quatre étages totalisant 208 unités d’habitation.

En discussion depuis un an et demi, ce projet voisin de d’autres constructions résidentielles récentes pourrait permettre de revitaliser le secteur, pense le maire d’arrondissement Réal Ménard.

«Le projet a un caractère stratégique. Il pourrait y avoir un effet d’entraînement et amener d’autres investisseurs. On s’entend que les promoteurs ne se bousculent pas au portillon pour investir dans ce secteur», affirme-t-il.

Le terrain visé est situé dans le sud-ouest de Hochelaga-Maisonneuve, où de nombreux acteurs travaillent à l’amélioration de la qualité de vie des résidents depuis 2012 par le biais d’une démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI).

«C’est un secteur qui n’est pas facile, reconnaît le directeur de MUV Condos, Jacques Plante. On y va donc avec une formule qui est le plus abordable possible pour faire venir les familles.»

Le directeur promet  100% d’unités abordables et 25% des unités destinées aux familles comprendront trois chambres et plus.

Réactions vives
L’arrivée de ce nouveau projet de condos sur la rue Sainte-Catherine soulève l’ire du comité logement du quartier, lequel craint l’embourgeoisement de ce secteur grandement défavorisé.

«Faire 200 condos on pense que c’est une très mauvaise idée, dans le secteur où les situations de pauvreté sont regroupées et où les besoins en logements sont énormes», affirme Emilie Lecavalier, coordonnatrice du Comité de base pour l’action et l’information sur le logement social (BAILS).

Le comité BAILS compte mobiliser les résidents contre le projet, afin de faire bonifier le nombre d’unités réservées au logement social.

Selon les comités qui militent pour le logement, plus de 6600 personnes sont dans l’attente d’une place en Habitation à loyer modique dans l’est de Montréal.

Négociations
Le projet aurait pu se réaliser sans aucune unité réservée aux moins nantis, selon l’arrondissement.

MUV Condos prévoyait au départ construire un total de 231 unités d’habitation sans logement social, ce qui va à l’encontre de la politique d’inclusion de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve.

Selon la politique d’inclusion, 15% des constructions résidentielles de plus de 100 unités doit être réservé au logement social pour les personnes à faible revenu.

Or, les élus ne sont en mesure de faire appliquer cette politique lorsqu’un projet est déjà conforme au règlement d’urbanisme. Selon les documents de l’arrondissement, le promoteur MAP Développement aurait pu aller de l’avant de plein droit avec un projet, étant donné que les constructions résidentielles sont déjà autorisées sur le terrain du Goyette Auto.

Il y a toutefois eu négociation en faveur du logement social, assure le maire.

«Le zonage lui permettait de faire son projet, mais on a dit à M. Goyette que c’était inacceptable qu’il n’y ait pas de logement social. Il y a vraiment eu un jeu de négociation et de dialogue avec le promoteur», indique M. Ménard.

Le présent projet ne pourra être approuvé que si la Société d’Habitation du Québec (SHQ) s’engage à subventionner la construction d’une quarantaine d’unités pour des locataires à faible revenu sur le côté ouest du site.

Selon les procédures d’approbation de l’arrondissement, le projet sera entériné dans quelques mois, après qu’ait eu lieu une assemblée publique d’information.

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