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Mieux former les gestionnaires de condos

Tour à condos
Les gestionnaires de copropriétés sont appelés à prévoir des désinfectants pour les mains dans les aires communes de leur immeuble. Photo: Archives TC Media

Les administrateurs professionnels et bénévoles de copropriétés pourront profiter d’une nouvelle formation de 120 heures offerte par l’UQAM. Une étude de la Fédération des chambres immobilières du Québec démontrait en 2012 qu’un condo sur deux ne possède pas un fonds de prévoyance suffisant, c’est pourquoi l’un des enseignants du programme, Yves Joli-Cœur, croit que certains gestionnaires devraient acquérir plus de connaissances.

Le cours, qui inclut des volets juridiques et financiers, s’adresse aux administrateurs ainsi qu’aux copropriétaires eux-mêmes.

«La vie en condos comporte plusieurs facettes à démystifier. Mieux vaut en apprivoiser les complexités multiples. Notre objectif vise à accroître les compétences des participants qui suivront cette formation», indique Me  Joli-Cœur.

Avocat depuis une vingtaine d’années dans le milieu immobilier, il constate que les gestionnaires répètent souvent le même type de problèmes. Par exemple, ils omettent de mettre de l’argent de côté pour les imprévus, notamment pour les rénovations, qui devrait être au moins de 1% de la valeur de la copropriété chaque année.

Yves Joli-Coeur

Me Joli-Cœur rapporte aussi un autre cas classique, celui d’un administrateur qui a été condamné à payer pour l’ensemble des travaux à un édifice à condos rasé par un incendie. Celui-ci avait une couverture d’assurance insuffisante.

Les charges communes, ou frais de condo,  sont souvent sous-évaluées à l’achat. «Dans l’état actuel des choses au Québec, les propriétaires de première génération ne paient généralement pas assez de cotisations. C’est à l’image de notre société, on pelte la dette publique par en avant pour les prochaines générations», croit Yves Joli-Cœur.

L’avocat va même plus loin, il prétend que dans les dernières années, plusieurs ont accédé à la copropriété sans en avoir les moyens, d’où l’importance que les Québécois soient plus éduqués.

Il rappelle néanmoins que le parc immobilier de 350 000 condos du Québec comporte plusieurs avantages, dont les recettes fiscales aux municipalités et les retombées pour l’industrie de la construction.

«C’est un poumon économique pour nos villes, mais on oublie souvent que, comme nos infrastructures, il faut en prendre soin.»

Solutions
Outre l’éducation de la population, Me Joli-Cœur juge que la pérennité du modèle des copropriétés passe aussi par la réforme législative prochaine du Code civil, à l’instar de l’Ontario. Les lois concernant les condos datent de 1969 chez nous.

Récemment, la compagnie britannique d’assurances Aviva, le deuxième assureur en importance au Canada, a cessé de couvrir les propriétaires de condos québécois en raison des lois laxistes, ce qui est un «méchant signal» d’après l’enseignant.

En France et en Belgique, les gestionnaires de condos doivent être membre d’un ordre professionnel, alors qu’au Québec, dans les copropriétés de petite taille, c’est souvent un travail bénévole.

La formation sera disponible en vidéoconférence pour les autres régions québécoises.

Infos: ici.

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