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Manifestation de douaniers: «On laisse passer des bandits»

Photo: Isabelle Bergeron/ TC Media

Près de 200 employés de l’Agence des services frontaliers ont manifesté leur mécontentement le matin du 8 octobre, devant les portes de l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau. Les manifestants affirment que les coupes d’effectifs réalisées par Ottawa depuis deux ans représentent un danger pour la sécurité du pays.

«Il y a moins de saisies d’armes, de drogues ou de contrebandes et c’est drôlement épeurant. Ce même gouvernement qui nous crée de fausses peurs sur le terrorisme. Pendant ce temps-là, on laisse passer des bandits et on dit aux gens qu’il n’y en a pas de problèmes», a lancé Magali Picard, vice-présidente exécutive régionale du Québec, lorsque rencontrée par TC Media.

Sur le coup de 11h, des agents de services frontaliers, des maîtres-chiens ainsi que des enquêteurs sont débarqués d’un autobus nolisé, pancartes à la main et petites trompettes en bouche, devant les portes des arrivées internationales.

Bornes automatisées
Les syndiqués dénoncent l’arrivée des bornes de contrôle automatisées (CFA) qui remplace les douaniers ainsi que leurs conditions de travail.

Des CFA ont été installées aux aéroports de Montréal, de Toronto et de Vancouver en 2013. @R:Depuis, le nombre de saisies aurait diminué de 25% au Canada selon l’Alliance de la fonction publique du Canada(AFPC).

À plusieurs reprises, il y a des gens qui sont passés par des bornes de dédouanements, qui sont rentrés dans le pays, mais qui auraient dû être en prison parce que les agents n’ont pas le temps de bien vérifier les documents», soutient le président national du Syndicat des douanes et de l’immigration, Jean-Pierre Fortin.

Le manque d’effectif créerait une brèche dans l’application des lois de douanes selon l’agente Marie-Noël Dagenais. «Les bornes coupent le contact entre les passagers et les agents. On ne peut plus déceler les signes non verbaux ni faire d’évaluation.»

Une trentaine de postes frontaliers seront également automatisés, dont celui de Morses Line, près de Saint-Armand, au Québec, qui est fonctionnel mais pas encore en opération. Les voyageurs seront appelés à traverser les douanes après avoir eu une conversation par vidéoconférence, avec un agent des douanes qui sera basé à Hamilton, en Ontario.

Conditions de travail
Les douaniers se plaignent d’avoir à compenser le manque d’effectifs en faisant des heures supplémentaires. Certains travailleraient une soixantaine d’heures par semaine pour désengorger les files d’attente.

«Je pourrais faire des heures supplémentaires tous les soirs, c’est insoutenable. Habituellement, quand on travaille plus, c’est pour des situations particulières, mais là, c’est rendu la norme, déplore un agent frontalier qui a souhaité garder l’anonymat.  Une expérience partagée par plusieurs autres agents interrogés.

Aucune autre action n’est prévue au Québec par les employés des services frontaliers. Le syndicat doit négocier avec le gouvernement sur le sujet en décembre.

 

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