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Santé mentale: un site internet strictement masculin

Photo: Collaboration spéciale - Debbie Jussome

Jeunesse, J’écoute vient de lancer le «Coin des gars», un nouveau service d’aide en santé mentale dédié strictement aux jeunes garçons pour les inciter à parler de leurs problèmes. La plateforme dévoilée à l’école secondaire Jean XXIII de Dorval le 8 octobre, a été financée grâce à un don de 3 M$ remis par la Fondation Movember, sa plus grande subvention dans un programme de santé mentale.

Les intervenants jeunesse ont constaté que 80% de filles utilisaient leurs services, contrairement à seulement 20% de garçons. Il serait plus difficile pour les adolescents de 14 à 18 ans d’exprimer leurs émotions par rapport à la santé mentale et au suicide. Ils attendraient d’être en grande détresse avant de lancer un cri d’alerte contrairement aux filles de leur âge.

Le portail propose des interactions avec un vocabulaire adapté, avec des témoignages de jeunes. Le «Coin des gars» a comme principe de briser les tabous et d’encourager le contact avec les intervenants.

Au Canada, le suicide chez les hommes est quatre fois plus élevé que chez les femmes. «Ce qu’on constate, malheureusement, c’est que les hommes ne vont pas chercher de l’aide. Il y a aussi l’utilisation de moyens létaux et la situation mentale plus à risque chez les hommes qui explique ces données», soutient le directeur des services cliniques de Jeunesse, J’écoute, Alain Johnson.

Stéréotypes
L’adolescence, période de diverses premières expériences, en est aussi une de grands bouleversements émotionnels. Les jeunes garçons éviteraient de demander de l’aide, de crainte d’être stigmatisé.

«On spécule que c’est la société qui renvoie l’image qu’un gars ne peut pas avouer ses faiblesses. Il faut dire aux jeunes qu’ils peuvent avoir des émotions et qu’ils ne sont pas obligés d’avoir l’air macho ou tough», a expliqué le représentant de la Fondation Movember et chercheur à l’Institut Douglas, Alain Brunet.

Les intervenants espèrent que le site internet touchera les adolescents et que la situation ira en s’améliorant. Les résultats concrets ne pourront être observés que dans deux ou trois ans.

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