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La DSP recommande la sécurisation des artères du Plateau

Photo: Collaboration spéciale

Malgré une diminution du nombre de blessés dans des accidents dans la métropole lors des dernières années, de nombreux cyclistes et piétons se font happer année après année dans Le Plateau-Mont-Royal, comme en témoigne les  plus récentes cartographies de la Direction de la santé publique de Montréal (DSP), obtenues par TC Media.

Le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a d’ailleurs réclamé lundi une politique zéro décès ou blessé grave à l’administration Coderre.

L’élu a donné en exemple le décès de deux femmes depuis le début de l’année sur l’avenue du Parc, dont une, il y a trois semaines. Projet Montréal a réclamé des photo-radars et une sécurisation de cette route passante.

Une cycliste a été happé lundi, au coin de la rue Iberville et du boulevard Rosemont.

«En Suède, le nombre de décès a diminué de près de 35% en dix ans à la suite de l’adoption de la vision zéro. Alors que la rentrée approche à grands pas, il est urgent d’agir. L’indifférence et l’inaction ont assez dur��. On ne peut plus accepter comme société que des gens soient blessés ou tués parce qu’ils se déplacent en ville», a indiqué M. Ferrandez par voie de communiqué.

Plusieurs artères de l’arrondissement sont sous la juridiction de la ville-centre, qui n’aurait pas donné suite jusqu’ici aux demandes de l’opposition en ce qui concerne l’apaisement de la circulation.

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Piétons
Sans surprise, les cartes fournies à TC Media démontrent que les rues et intersections les plus achalandées par l’ensemble des usagers sont les plus accidentogènes, avec une concentration de blessés de plusieurs dizaines, à travers la période de 2005 à 2014, sur la même portion de rue.

La gravité des blessures chez les piétons est plus importante sur les rues Sherbrooke, Papineau et Saint-Denis, sur l’avenue du Parc ainsi que le boulevard Saint-Laurent, selon l’analyse de la Direction de la santé publique de Montréal, des données fournies par la Société de l’assurance automobile du Québec (S.A.A.Q.).

«Le gros volume de véhicules, mais aussi de camionnage, la vitesse, ainsi que le nombre de voies font en sorte que les accidents sont plus graves sur ces rues. Les piétons sont plus longtemps exposés et la vitesse fait en sorte que l’impact est plus fort. On a d’ailleurs déjà réclamé par le passé des correctifs à la rue Sherbrooke», indique le docteur Patrick Morency, de la Direction de la santé publique de Montréal (DSP).

À titre comparatif, l’avenue du Mont-Royal a beaucoup moins de blessés graves.

«Ce sont habituellement des blessures légères. C’est une rue plus étroite, qui incite moins à la vitesse et il y a beaucoup de trafic, ce qui fait que les véhicules roulent plus lentement. Il y a aussi énormément de piétons, alors, en proportion, le nombre de blessures par piéton est moins important», affirme M. Morency.

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Le même constat est fait du côté des accidents impliquant des cyclistes blessés.

Les rues Rachel et Cherrier comptent de nombreux accidents impliquant des cyclistes. En proportion, les blessures sont toutefois moins graves que sur Saint-Denis, Sherbrooke, du Parc, Papineau et Sherbrooke, indique la DSP.

Des études sont en cours pour vérifier les impacts des mesures d’apaisement de la circulation sur la sécurité des piétons et cyclistes à Montréal par la Direction de la santé publique.

«On s’attend à que notre étude démontre un accroissement de la sécurité, comme ça été constaté dans de nombreuses autres villes», avance le Dr Morency.

Des intersections claires
Pour l’urbaniste et chercheur de l’Université de Montréal, Sébastien Lord, une intersection dont les priorités sont claires pour l’ensemble des usagers est la clé pour la réduction du nombre de blessés et de risques pris.

«La visibilité et la clarté d’une intersection jouent un rôle dans les accidents. Une étude qu’on vient de compléter avec des piétons aînés de Montréal nous démontre que quand le marquage au sol est visible et que l’intersection est claire, ils prennent moins de risques en traversant», – Sébastien Lord.

Parmi les éléments de clarté, une rue unidirectionnelle serait beaucoup plus facile à comprendre pour un piéton. Des feux protégés complètement réservés aux piétons et une signalisation colorée et claire font partie des éléments permettant de baisser le nombre de blessés selon lui.

«Si les choses sont claires, tant pour les automobilistes, les cyclistes et les piétons, on peut faire baisser le nombre de blessés. Des rues comme l’avenue du Parc, où il y a de nombreuses voies de circulation, des camions stationnés en double aux intersections pour faire les livraisons, ça diminue la visibilité, et aussi l’anticipation du risque», conclut M. Lord.

En chiffres:

-782 cyclistes étaient blessés annuellement sur l’Île de Montréal en 2005 contre 655 en 2014.

-En 2005, 1684 piétons avaient été happés sur l’île, alors que ce nombre a diminué à 1142 en 2014.

-3%, c’est la diminution annuelle du nombre d’accidents impliquant des piétons.

-La DSP a recensé 158 piétons blessés sur l’avenue du Parc de 2003 à 2012, entre les rues Jean-Talon et Sherbrooke.

-Chaque voie de circulation supplémentaire ajoute  75 % au nombre de piétons blessés, selon une étude du Dr.Morency.

 

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