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Des classes musicales de l’OSM à Montréal-Nord

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Depuis le mois d’octobre, sous l’impulsion du maestro Kent Nagano, des classes musicales ont été lancées à l’école St-Rémi-Annexe de Montréal-Nord afin de faire la promotion de l’éducation musicale mais aussi de lutter contre le décrochage scolaire.

Ce projet, intitulé La musique aux enfants et mis en place par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), en collaboration notamment avec la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPI), permet à près de 160 jeunes de prématernelle et maternelle, âgés de 4 et 5 ans, de bénéficier gratuitement de cours de musique.

«J’ai eu la chance d’apprendre la musique en très jeune âge. Cela ne visait pas à ce que je devienne un chef d’orchestre ou un musicien professionnel. Cet apprentissage de la musique a d’abord fait de moi un homme libre de choisir sa destinée. L’objectif est simple: insuffler l’espoir et le sentiment que tout est possible», explique Kent Nagano, à l’origine de ce programme.

Développer des habilités sociales
Ce dernier avait une exigence: mettre en œuvre ce projet, qui permet d’offrir une éducation musicale de qualité, dans un quartier défavorisé et un arrondissement, comme Montréal-Nord, encore préoccupé par un fort taux de décrochage scolaire au secondaire.

«Le but, ce n’est pas qu’ils deviennent des virtuoses, explique Karine Mongrain, directrice de l’école St-Rémi-Annexe. Avec cet enseignement, les enfants vont développer l’estime de soi, l’ouverture d’esprit, des habilités sociales. Ça va contribuer à leur réussite scolaire et peut-être que ça aura un impact à l’adolescence. Ils auront davantage le goût à aller sur les bancs de l’école.»

Des études scientifiques
Dans le cadre de ce projet, deux classes de 16 élèves font également l’objet d’une étude menée par l’Université de Montréal afin de mesurer l’impact de cet apprentissage. Ces jeunes participent à un cursus musical intensif, avec trois heures de cours quotidiens de piano, violon, rythmique et chant choral pour l’un des groupes, et 1h15, chaque jour, de cours de musique pour l’autre.

«L’étude qui émanera de cette recherche scientifique permettra d’ajouter notre pierre à l’édifice de la science de l’éducation musicale en bas âge, en plein développement au Québec et dans le monde», indique Kent Nagano.

Un premier bilan de ce programme, unique au Québec, sera dressé au bout de trois ans.

L’école Saint-Rémi «fière»
Directrice de l’école Saint-Rémi, Karine Mongrain a travaillé durant trois ans sur ce projet en compagnie de Kent Nagano.

«On s’est rencontré une première fois dans son bureau, en 2013, juste avant les fêtes. Depuis, on a travaillé main dans la main pour répondre aux besoins des enfants. Trois ans, ça peut paraître long, mais il fallait tout attacher ensemble. On voulait que ce soit une réussite», révèle Karine Mongrain, avant de préciser qu’elle n’a «jamais hésité.»

«C’est une grande fierté d’accueillir ce projet unique. L’idée était emballante.»

«Les enfants s’impliquent»
Mis en place depuis le mois d’octobre dans cette annexe de l’école Saint-Rémi située rue Monselet, dans laquelle un sous-sol a été spécialement aménagé pour ces cours de musique, avec notamment la création d’une scène, ce programme porterait déjà ses fruits.
«On voit des sourires, les enfants s’impliquent, indique la directrice. À cet âge-là, ce sont des éponges, ils absorbent tout, ils ont le goût d’apprendre.»

Des places encore disponibles
Alors que l’école accueille environ 160 élèves en prématernelle et maternelle, une soixantaine de places sont encore disponibles dans l’établissement. «Si on reçoit des demandes, on pourra encore accueillir du monde», sourit Karine Mongrain.

Tout au long de l’année, l’OSM proposera également aux jeunes et à leur famille des sorties culturelles pour assister à différents concerts.

 

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