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Madame la "coach"

Verville Marie-Hélène - TC Media
«À partir de maintenant, je peux être ton meilleur coach à vie, ou si tu fais des mauvais choix, je peux être ton pire cauchemar.» Voilà la promesse que Chantal Mayrand fait chaque année à ses joueurs du programme sport-étude-basketball (SEB).

 

Cette jeune femme dégourdie enseigne l’éducation physique et à la santé à l’école primaire Perce-Neige. Elle a mis sur pied le programme de basketball élite sous sa forme actuelle, le programme SEB, qui s’adresse aux enfants de 5e et 6e année. «Le basketball est un sport qui rejoint beaucoup de jeunes du quartier, et notre objectif avec cela est de garder les jeunes à l’école, et intéressé à l’école, et non pas dans la rue», explique Chantal Mayrand.

Les 12 élèves qui sont choisis dans son équipe n’acquerront pas seulement des compétences sportives, ils apprendront aussi l’autonomie et les responsabilités. Et contrairement aux programmes sport-études traditionnels, celui-ci ne s’adresse pas uniquement aux jeunes qui ont de la facilité à l’école. Cette équipe deviendra, au cours de l’année, une grande famille. Lorsque Chantal Mayrand de «ses» joueurs, ses yeux s’illuminent, elle est visiblement fière d’eux. «Tu sais, mon copain est sourd. Il nous accompagne parfois. Les garçons apprennent la langue des signes pour communiquer avec lui. La différence ne les dérange pas.»

La vocation

En juin dernier, la jeune femme a gagné la troisième place parmi les meilleures entraîneuses sportives des écoles primaires et secondaires au Québec, lors du gala annuel du Réseau sports étudiants du Québec. Et oui, son horaire a des allures présidentielles. Deux soirs semaine après l’école, elle s’occupe des joueurs du programme SEB. «De trois à quatre, ils font leurs devoirs avec moi, je vérifie tout. Après, c’est l’entraînement avec moi jusqu’à cinq heures et quart. Symboliquement, les devoirs doivent passer avant le basket. À chaque étape, je prends une copie des bulletins des garçons, et je vérifie où ils sont», explique-t-elle. La fin de semaine, elle participe à divers tournois scolaires. Elle doit partir tôt, car elle et son équipe voyagent grâce aux autobus de la STM. L’école Perce-Neige est située dans Pierrefonds-Est. Rares sont les parents de l’école qui possèdent voiture.

Elle entraîne aussi les équipes d’athlétisme et de flag-football de l’école. Elle a développé un programme de relève en basketball pour les élèves de 3e et 4e année, et elle donne un cooup de main à l’entraîneur de ces élèves. Elle organise la partie amicale de basketball entre les policiers du poste de quartier 3 et l’école Perce-Neige. « Chantal va s’impliquer dans toute sorte de projets à l’école. Par exemple, nous avons eu une maison hantée en octobre. C’est elle qui s’est posée en « leader » pour ce projet» explique Marc Dubois, le directeur de l’école Perce-Neige. «Parce qu’elle est à l’écoute des jeunes, elle a mis sur pied un système de prêt de matériel lors des dîners et des récréations, et ce sont les jeunes qui en sont responsables.»

Gagner le respect du milieu

Chantal Mayrand a fait ses classes auprès d’Alain Dorais, l’enseignant de 6e année qui a fondé la première équipe de basketball à Perce-Neige, il y a 11 ans. Chantal a été son assistante pendant deux ans, avant de reprendre les rênes de l’équipe et de bonifier le programme.  Plusieurs entraîneurs du réseau ont pensé que la jeune femme n’y parviendrait pas.  «Même Chantal avait une petite incertitude. Je lui disais: « mais non Chantal, tu es prête »! (…)  …Et elle a gagné dès la première année!», se rappelle Alain Dorais. «Je n’aurais jamais laissé l’équipe si Chantal n’avait pas fait ses preuves… Je savais l’équipe entre de bonnes mains.»

Aujourd’hui, les jeunes de la 3e année du l’école primaire rêvent déjà de faire partie de l’équipe. Si l’école Perce-Neige était seule à payer au début, ce n’est plus le cas. La Fondation Canadian Tire, le Carrefour des 6-12 ans de Pierrefonds-Est et Québec en Forme aident tous à payer une partie des frais, liés aux tournois des équipes ou de la mise ne place de l’aide au devoir. De temps en temps, Alain Dorais et Chantal Mayrand vont voir leurs élèves devenus grands, lors des parties importantes de l’école secondaire Jean XXIII. Comme dit Alain Dorais : «On est encore leurs « coachs », à ces jeunes-là!»

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