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L’intégration par la cuisine

L'organisme Filles Fattoush ouvre ses portes ce soir. Il vise à aider les femmes syriennes à se trouver un emploi par l'Entremise de la cuisine. Photo: Métro Média – Isabelle Bergeron

Chaque semaine dans un local de Ville Mont-Royal, une vingtaine de réfugiées syriennes mettent la main à la pâte pour préparer des boîtes à lunch ou des buffets pour divers particuliers et entreprises. Elles représentent Les Filles Fattoush, un service de traiteur qui offre à de nouvelles arrivantes une première expérience de travail au pays.

Ce projet est l’idée de la documentariste Josette Gauthier qui s’est inspirée d’une soupe populaire en Italie intégrant à l’emploi des réfugiés. Elle a lancé en septembre son entreprise d’économie sociale avec l’appui d’Adelle Tarzibachi, Syrienne d’origine.

Mme Tarzibachi, fondatrice d’une compagnie d’importation de produits d’artisanat de son pays, vient en aide depuis 2015 aux réfugiés venus de la Syrie et a constaté un défi en matière d’accessibilité au marché du travail.

«Les femmes ont de la difficulté à trouver un emploi, parfois à cause de l’âge ou de la langue», résume-t-elle.

Par l’entremise des Filles Fattoush, les nouvelles arrivantes voient leurs talents culinaires rémunérés et se créent un réseau social.

«D’abord, notre idée était de les aider à mettre une expérience canadienne dans leur cv. Mais maintenant, on voit qu’elles sont très contentes et elles ne veulent pas quitter. Le fait que ce soit un groupe de femmes qui viennent de la même culture et du même endroit, elles parlent ensemble et partagent des souvenirs de la Syrie. Ça rend la cuisine joyeuse et elles développent une bonne amitié», témoigne Mme Tarzibachi.

Profil

Les participantes concoctent des menus typiques de leur pays d’origine. Leur travail leur donne aussi la possibilité d’interagir avec la clientèle au moment des livraisons ou de négociations de contrats, leur permettant du même coup de pratiquer la langue française.

Chez eux, elles étaient enseignante, avocate, entraîneuse de volleyball, journaliste et bijoutière. Elles sont âgées en moyenne de plus de 40 ans. Mme Tarzibachi rappelle que ces femmes ont été obligées de fuir leur maison en raison de la guerre.

«Notre projet est une façon de mettre la joie dans leur vie. Ça leur donne une fierté et une indépendance financière», fait-elle valoir.

Et le public répond positivement à la mission des Filles Fattoush. Avec le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux, les commandes ont abondé plus rapidement que prévu. Parmi sa clientèle, l’organisme peut notamment compter sur l’agence de publicité SidLee, IGA et le centre culturel Phi.

«Pour chaque bouchée, le client sait qu’il y a un groupe de femmes syriennes qui a donné du cœur», mentionne l’entrepreneure qui précise que les clients adorent la diversité de la cuisine de ce pays du Proche-Orient, riche en épices et offrant plusieurs options végétariennes.

L’organisme Filles Fattoush ouvre ses portes ce soir. Il vise à aider les femmes syriennes à se trouver un emploi par l’Entremise de la cuisine.

Central

À l’heure actuelle, l’organisme loue une grande cuisine tout équipée sur l’avenue Royalmount, dans le quartier de VMR.

«On a choisi cet endroit parce que c’est central. C’est près du centre-ville et pas loin de Laval. Si on a des commandes, on peut prendre l’autoroute 15. Et la plupart des femmes résident à Saint-Laurent ou à Laval», explique Mme Tarzibachi.

Les Filles Fattoush caressent déjà des projets d’expansion, dont un camion-restaurant et des kiosques dans les marchés publics, en plus d’espérer d’avoir leur propre cuisine permanente.

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