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Une session plutôt déconcertante

Joanny-Furtin Michel - TC Media
La première session parlementaire du gouvernement péquiste fut courte : 6 semaines et demie, entre le 30 octobre et le 7 décembre. Le député de la circonscription de Mont-Royal à l’Assemblée nationale, Pierre Arcand, en fait un bilan mitigé et s’inquiète du déclin économique du Québec.

« On ne peut pas dire qu’on est très heureux de cette première session parlementaire. On a vu aller un gouvernement pas très compétent qui n’a su que créer de l’angoisse fiscale avec des ballons d’essais, des mesures rétroactives, un ministre des Finances qui s’élance puis revient, un ministre de l’Éducation qui considère l’anglais comme une langue étrangère au Québec, un ministre des carrés rouges, Pierre Duchaine, qui n’a pas compris que les universités souffraient de sous-financement et, sur un dossier que je connais bien, celui de l’environnement, des décisions hâtives, sans concertation avec les milieux touchés comme, par exemple, la fermeture de Gentilly 2. »

« Ce gouvernement a également fait preuve de manque de jugement dans l’affaire Boisclair en offrant un traitement royal à un ancien chef du Parti Québécois. En ce qui concerne les redevances minières, ils retiennent des études démontrant que les redevances avancées par les Libéraux sont meilleures que les leurs, en plus de suspendre des projets miniers d’envergure. »

« Je crains beaucoup pour l’avenir économique du Québec dans un contexte où le Québec a besoin d’être agressif », poursuit le député libéral. « Son premier geste a été d’abolir le ministère du Développement économique dont les fonctions liées, par exemple, au commerce extérieur ou à la science, ont été éclatées et réparties un peu partout dans différents ministères. Comme ils ont abandonné, pour certains brevets de l’industrie pharmaceutique, le privilège de 15 ans mis en place pour favoriser les investissements. Où trouver une cohérence ? »

« On a sauvé la trêve de Noel… »

« Si on veut creuser pour trouver quelque chose de positif, on retiendra le nouveau règlement sur le financement politique et l’entente autour de la fin du placement syndical. La ministre Maltais voulait laisser une chance aux syndicats en reportant d’un an le nouveau règlement, mais on a réussi à s’entendre là-dessus. »

« En ce qui concerne le secteur de l’environnement, on ne peut pas dire qu’il y ait eu beaucoup d’activités avec l’arrivée puis le départ du ministre et la nomination de son remplaçant il y a quelques jours. Ce dernier devrait se pencher sur mon projet de protection de 50% du territoire du Plan Nord. Sauf que ce gouvernement ne semble pas avoir de vision à long terme. Ils ont une vision théorique mais pas beaucoup d’expertise pratique. Ils sont pris entre un dogme de gauche pour faire plaisir à leurs amis de Québec Solidaire, et la réalité économique du Québec à un moment très urgent de son développement. »

« À l’assemblée, j’ai le rôle de Critique pour la métropole ainsi qu’en matière de Commerce extérieur. Et la aussi il ya de quoi se questionner. Le ministre de la Métropole dit vouloir développer des liens avec l’Afrique, un projet valable, oui, mais sur le long terme soit une quinzaine d’années. Or on gouverne pour 4 à 5 ans et nos efforts à court terme devraient nous porter vers l’Asie. Même Louise Harel a déclaré qu’il n’y avait rien pour la métropole du Québec dans ce budget-là, au risque que Montréal devienne une région comme les autres… »

« J’espère que le déclin du Québec n’a pas commencé, termine Pierre Arcand. En tout cas, contrairement à la CAQ (Coalition Avenir Québec), nous n’avons pas permis que des élections aient lieu entre Noel et le Jour de l’an. Les électeurs n’auraient pas apprécié… »

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