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Bikers Against Child Abuse: des enfants québécois sécurisés par les motards

Des motards de BACA qui aident des jeunes en difficulté. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Depuis l’automne, plusieurs enfants victimes d’abus au Québec ont retrouvé le sourire après avoir été «adoptés» par des parrains pour le moins surprenants: des motards à l’apparence menaçante du groupe Bikers Against Child Abuse (BACA).

Fondé en 1995 en Utah par John Paul «Chief» Lilly, le mouvement BACA s’est répandu dans une quarantaine d’États américains et dans sept provinces du Canada. Le chapitre de Montréal est le premier au Québec et un nombre grandissant de familles à travers la province font appel à la présence rassurante de ces hommes et femmes vêtus de cuir.

«On donne aux enfants BACA une veste de motard et un toutou en forme d’ourson pour les sécuriser, explique CCRider, le président du chapitre montréalais. On arrive à 30-40 motos dans le quartier, et chaque biker fait un câlin au toutou pour le remplir d’amour. Lorsque les petits sentent qu’il est trop léger, on revient pour le remplir à nouveau.»

Chaque enfant est parrainé par deux membres BACA, avec qui il peut entrer en contact à tout moment. Les motards peuvent accompagner les enfants dans toutes leurs activités, que ce soit l’école, le parc ou la cour arrière, aussi souvent que ces derniers le jugent nécessaire, le jour comme la nuit.

Une fillette, qui se réveillait fréquemment parce qu’elle imaginait son abuseur dans le coin de sa porte, a demandé à ses parrains BACA de surveiller la maison pendant son sommeil afin de pouvoir mieux dormir.

«La réaction est presque instantanée. Les enfants s’adaptent très rapidement, malgré notre allure intimidante. Hier, j’ai rendu visite à une petite fille. L’éclat de lumière dans ses yeux en nous voyant arriver, c’était quelque chose», raconte FlyCat, un résident d’Outremont membre du groupe, la voix remplie d’émotions.

Justice
Les motards peuvent également soutenir les familles dans les processus de dénonciation et les procédures juridiques, par exemple en les accompagnant au poste de police afin de rapporter une situation d’abus.

Lorsque permis par le juge, BACA se rend également en cour pour sécuriser les enfants pendant leur témoignage. Selon des statistiques de BACA International, environ 90% des enfants BACA racontent leur histoire devant le juge, contrairement à 10% dans une situation normale.

«On leur envoie le message qu’ils peuvent parler en toute sécurité parce qu’on est là. Récemment, une adolescente de 13 ans a tout dévoilé à la cour, même si son abuseur lui avait dit qu’il allait brûler la maison pendant que sa maman dormait, si elle parlait. Le juge lui a demandé comment elle avait trouvé le courage de le dénoncer. Elle a dit: « Mes amis sont plus épeurants »,» relate CCRider.

Le président n’a pas été en mesure de fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants aidés jusqu’à présent par le chapitre montréalais, par mesure de sécurité. Pour donner une idée, l’organisme BACA aide chaque année près de 1000 enfants dans la ville de Jacksonville (900 000 habitants), en Floride.

BACA Montréal a récemment fait une promenade en moto à travers la métropole afin de donner un peu de visibilité au groupe. Les motards sont aussi présents lors d’activités ou de conférences traitant d’abus chez les jeunes, en plus d’être en lien avec les autorités.

Chaque premier jeudi du mois, les motards se réunissent au centre communautaire OnRock à Pierrefonds afin d’accueillir les nouveaux membres et de répondre aux questions du public. Pour plus d’information.

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