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S’impliquer pour se faire entendre

Ernest Edmond pose devant l'hôtel de ville de Montréal, le 12 janvier 2017.
Photo: Mario Beauregard/TC Media

S’impliquer dans sa communauté, c’est la clé pour faire valoir son point de vue, croit le jeune ambassadeur de l’engagement pour l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

Ernest Edmond Jr est l’un de 19 jeunes ambassadeurs – un par arrondissement montréalais – nommés le mois dernier en vue du projet #Jeunesse375MTL. Ce projet de la Ville de Montréal, de Concertation Montréal et du Forum jeunesse de l’île de Montréal est lié au 375e anniversaire de la ville et vise à favoriser l’engagement de la jeunesse.

Les ambassadeurs auront d’abord pour tâche de sonder les jeunes de 12 à 30 ans de leurs quartiers pour savoir quels devraient être les enjeux de la ville d’ici 25 ans. Ils participeront ensuite à des missions exploratoires afin d’identifier des bonnes pratiques intéressantes pour leur ville.

«Moi je vais à Alger, au Maroc, en février prochain, pour 7 à 10 jours. J’ai hâte!», exprime celui qui a déjà visité l’Allemagne et l’Autriche.

Par la suite, les ambassadeurs utiliseront ce qu’ils ont récolté pour préparer le Sommet jeunesse de Montréal, événement dont la date reste à déterminer.

Témoin d’inégalités

Pour Ernest Edmond, l’engagement civique et communautaire coule de source. Le jeune homme de 28 ans a entre autres fondé l’organisme Les ballons intensifs, qui offre des camps d’entraînement gratuits aux jeunes à Pointe-aux-Trembles. Il siège aussi au conseil d’établissement de son ancienne école secondaire, Daniel-Johnson, où il est également entraîneur de basketball. Il s’est en outre engagé dans diverses causes liées à la lutte à la discrimination, à l’environnement ou à Haïti, son pays natal.

S’il s’implique autant, c’est que les inégalités sociales constatées en Haïti ou à l’école l’ont grandement marqué et qu’il a compris que plusieurs problèmes perdurent à cause d’un manque d’implication communautaire ou civique.

«Si t’es présent, eh bien, t’as une voix et les choses peuvent changer», juge-t-il. «Si tu n’as personne qui te représente, tu n’as pas les mêmes services. Nos parents faisaient souvent des doubles quarts de travail et n’avaient pas le temps de siéger à des conseils d’établissement scolaire à des trucs de la ville.»

«Au secondaire, dans l’équipe de soccer masculin ou de volleyball féminin, les parents étaient présents aux matchs et pas de problèmes de paiement pour le sport. Nous, notre entraîneur de basket a déjà payé des tournois, des saisons, ou des chaussures pour des jeunes. Pour plusieurs de mes amis, maman travaillait trois jobs, papa n’était pas là.»

Un programme rigoureux

Avec son organisme Les Ballons intensifs, Ernest Edmond espère aider des jeunes à s’améliorer dans le sport qu’ils aiment, mais aussi, à s’impliquer dans leur communauté.

«C’est mon projet coup de cœur», dit-il, au sujet de son programme d’entraînement lancé en 2009 avec son cousin et un ami, qui s’est agrandi de dizaines de jeunes pour devenir un organisme à but non lucratif en 2012.

Les ballons intensifs offre un mois et demi d’exercices de perfectionnement en basketball, sous la houlette d’instructeurs, dans Pointe-aux-Trembles. À 6h30, du lundi au vendredi, l’été. Le tout est gratuit, mais pour participer, les jeunes doivent notamment compléter des heures de bénévolat et prendre part à des collectes de fonds ainsi qu’à des sorties culturelles.

Le programme encourage les jeunes issus de l’immigration à s’impliquer davantage dans leur communauté que leurs parents. «On se disait qu’il fallait agir. Maintenant, on trouve un peu plus de jeunes issus des minorités visibles qui sont engagés dans l’arrondissement, à cause de ce projet-là. C’est un peu pour ça que je trouvais ça important», déclare Ernest.

Un des premiers participants, Anthony Romain, soutient que le camp auquel il participe depuis 2009 lui a fourni rigueur et désir d’implication. Aujourd’hui entraîneur au sein de l’organisme, l’étudiant en marketing à l’UQAM est aussi entraîneur de basketball à Daniel-Johnson, son ancienne école secondaire et celle d’Ernest. «On avait toujours la même discipline pour atteindre notre but. Quand j’avais de la difficulté à l’école ou autre, je savais que si je mettais les heures, j’allais réussir éventuellement», dit-il

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