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La cuisine de rue quitte certains coins de l’arrondissement

Il ne restera que deux sites permanents pour la cuisine de rue en 2018 dans Rosemont – La Petite-Patrie.
Il ne restera que deux sites permanents pour la cuisine de rue en 2018 dans Rosemont – La Petite-Patrie. Photo: Archives TC Media

Les camions de cuisine de rue ne pourront plus se rendre dans certains secteurs de Rosemont – La Petite-Patrie, l’administration ayant retiré ces sites lors du dernier conseil d’arrondissement.

C’est à la suite d’une demande de la part de l’Association des restaurateurs de rue du Québec que ces zones n’accueilleront plus les «food trucks», le taux de fréquentation de la clientèle y étant trop peu élevé.

Les secteurs abolis sont ceux d’Angus, sur la rue André-Laurendeau, entre les rues William-Tremblay et Rachel; de Bellechasse, sur la rue des Carrières, à l’intersection de la rue Saint-Denis; et celui de l’Espace affaires Rosemont, situé sur la rue Dandurand, à l’intersection de la rue Fullum.

Cette modification à la réglementation s’effectue malgré le fait qu’en décembre 2016, les heures d’occupations allouées dans ces espaces avaient été prolongées par les élus. Le secteur Père-Marquette avait aussi été éliminé de la liste à la même époque.

Deux sites seront maintenus lors de la saison 2018: Marconi-Alexandra (dans le Mile-Ex) et Maisonneuve-Rosemont, près de l’hôpital.

Le maire de Rosemont – La Petite-Patrie refuse de constater dans ce retrait un échec quant à la création des sites permanents de cuisine de rue instaurés en 2014, à la suite d’un projet-pilote.

«[La restauration de rue] marche très bien au centre-ville, mais peut-être un petit peu moins bien dans Rosemont – La Petite-Patrie, si ce n’est pas un endroit où il y a un besoin pour ce type de service. Par exemple, près de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, ça fonctionne très bien, puis à côté du bar Alexandraplatz [dans le quartier Marconi-Alexandra]) aussi, souligne M. Croteau. C’est une question d’offre et de demande. Ce n’est pas une question d’aveu d’échec, puisqu’au départ on n’avait aucune idée où cela fonctionnerait. Maintenant, on le sait et on va suivre les recommandations des restaurateurs de rue.»

Repenser l’approche dans les quartiers résidentiels
Le retrait de ces zones étant «décevant», il faudra certainement revoir l’offre de service dans les arrondissements en dehors du centre-ville de Montréal. En effet, cet été il n’y aura de la cuisine de rue permanente que dans Rosemont – La Petite-Patrie et Outremont, reconnaît Gaëlle Cerf, vice-présidente de l’Association des restaurateurs de rue du Québec.

«Dans le quartier Ahuntsic, l’association commerçante de Fleury organise tous les mercredis (durant la saison estivale) des piqueniques lors desquels elle invite les camions de cuisine de rue. Résultat, cela fait près de cinq ans que les gens se présentent à cette occasion, parce que c’est devenu un rendez-vous hebdomadaire», souligne Mme Cerf.

Ce genre d’activités événementielles pourrait pérenniser la cuisine de rue dans les arrondissements résidentiels tels que Rosemont – La Petite-Patrie, selon cette dernière.

De plus, dans les secteurs industriels où se trouvent des déserts alimentaires il y aurait mérite à ce que l’on revoit la promotion des camions pour informer la clientèle potentielle de leur venue. «Sinon, il faudrait que l’on se place sur les artères commerciales, comme sur la rue Masson, mais là on se trouverait en compétition avec des restaurateurs [résidents]», insiste la vice-présidente de l’association.

Celle-ci souhaiterait aussi que l’on révise la possibilité d’utiliser le domaine privé pour la création de secteurs permanents, ce qui éliminerait plusieurs problèmes, comme le conflit qu’occasionne l’installation d’un «food truck» devant un parcomètre. «Ça rendrait les choses plus organiques, parce que ça permettrait aux initiatives ponctuelles de se développer», affirme Mme Cerf.

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