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Rosemont dévoile son règlement shoebox

Près 88% des maisons shoebox de Rosemont – La Petite-Patrie pourraient être visée par un cadre réglementaire plus serré, soit 492 sur 561.
Près 88% des maisons shoebox de Rosemont – La Petite-Patrie pourraient être visée par un cadre réglementaire plus serré, soit 492 sur 561. Photo: Archives

Les élus de Rosemont – La Petite-Patrie ont présenté lors du conseil d’arrondissement du mardi 2 octobre une première version du règlement visant à protéger le patrimoine architectural qu’offrent à leurs yeux les maisons shoebox.

La nouvelle réglementation a été élaborée dans le but de «réduire la pression de développement» systématique des sites où un de ces bâtiments se trouve. De plus, elle vise à «orienter les demandeurs sur les interventions acceptables» dans le cadre de travaux d’agrandissement ou de remplacement suivant une démolition.

On limitera ainsi le nombre de logements construits sur un terrain où se situe une shoebox en autorisant uniquement les édifices d’un à trois appartements.

La hauteur des agrandissements sera aussi restreinte, afin qu’elle ne dépasse pas la hauteur en étage du bâtiment adjacent le plus haut conforme aux limites de hauteur prescrites, ni être supérieure de plus de 1 m à la hauteur en mètres de celui-ci.

Les propriétaires de shoebox identifiée par l’Arrondissement comme présentant le plus de caractéristiques architecturales d’intérêt devront construire avec un retrait d’un mètre de la façade tout projet de deuxième étage, sauf pour les bâtiments en fond de lot.

Enfin, l’ensemble des interventions sur la façade d’une maison shoebox ayant une «certaine valeur architecturale» devra viser un retour aux composantes d’origines.

Depuis l’annonce du moratoire sur la démolition de ce type de bâtiment en mai dernier, l’administration a procédé au dénombrement de ceux-ci. Selon les plus récentes données, il se trouve 561 shoebox sur le territoire de Rosemont – La Petite-Patrie.

Afin d’intervenir adéquatement, l’Arrondissement a créé une catégorisation en trois classes, soit 1, 2, et 3. Le chiffre 1 identifie les maisons présentant le moins de caractéristiques architecturales d’intérêt, tandis que le chiffre 3 identifie les maisons présentant le plus de caractéristiques architecturales d’intérêt. Se trouve dans la première catégorie 69 maisons, dans la deuxième 258 et dans la troisième 235.

Accueilli avec des réserves
Le groupe des Propriétaires de shoebox de Rosemont – La Petite-Patrie attendait avec impatience le dévoilement du projet de réglementation et l’a reçu avec précautions.

«Il nous faudra faire un examen approfondi avant de nous prononcer, mais ça a confirmé certains éléments qui nous avaient été présentés lors d’une précédente rencontre avec la conseillère de ville, Christine Gosselin», affirme Wilfried Cordeau, membre fondateur du groupe citoyen.

Le fait que près de 88 % des propriétaires de shoebox pourraient être touchés par des normes resserrées inquiète ce dernier.

«L’appréciation des maisons s’est faite surtout sur la qualité de la façade et on ne peut pas changer cette évaluation, qui est subjective. De plus, elle ne reconnaît pas d’autres enjeux tels que l’aspect structurel de ces vieilles maisons, par exemple», insiste le résident.

De plus, celui-ci craint qu’une telle catégorisation des shoebox influence de potentiels acheteurs qui utiliseraient cette échelle afin de faire pression sur les propriétaires pour revoir à la baisse le prix de vente. «Si on ne peut plus agrandir, il y a moins d’intérêt.»

M. Cordeau et ses comparses comptent bien être présents lors de la consultation publique sur le projet de règlement le 17 octobre prochain pour faire valoir leurs inquiétudes.

S’il n’est pas contesté, le règlement devrait être adopté par le conseil d’arrondissement en décembre 2018.

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