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Le réaménagement des skateparks se fait désirer

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Alors que Projet Montréal entend déposer, lundi, en conseil municipal, une motion pour demander à la Ville «d’autoriser l’usage de la planche à roulettes sur le réseau cyclable», plusieurs skateurs commencent à élever la voix devant la faiblesse des infrastructures montréalaises.

Dans Rosemont–La Petite-Patrie, les sites des parcs Étienne-Desmarteau et Père-Marquette sont jugés désuets et dangereux.

Un comité s’est formé, il y a quelques mois, avec le soutien de l’arrondissement pour trouver des solutions. Mais, depuis le début de l’année, les demandes restent lettre morte.

«On s’est ramassé avec une lueur d’espoir et depuis, tout est en attente. Je trouve vraiment dommage que l’arrondissement joue au jeu du sourd et du muet avec nous», regrette Vincent Letellier, un planchiste mobilisé dans le dossier.

En novembre dernier, il s’est présenté au conseil d’arrondissement, accompagné de plusieurs autres utilisateurs, pour demander que des améliorations soient apportées sur les sites de planche à roulettes de Rosemont et de La Petite-Patrie.

«Les usagers sont tannés de l’état des skateparks. À Père-Marquette, l’entretien laisse vraiment à désirer. Il est le plus fréquenté. Cependant, le sol est rendu granuleux, rendant la qualité de roulement peu intéressante, sans parler des risques de blessures qui se multiplient. Le paradoxe, c’est que le sol du terrain de basketball roule mieux que celui du skatepark», indique M. Letellier.

Créé en 2003, le site ne répond plus aux normes actuelles, estiment les skateurs. «Il a été conçu pour les débutants, mais il a surtout été mal conçu, pense Raymond Deblois, qui fréquente les installations. Chaque hiver, il y a des fissures qui se forment dans la mini-rampe et ça craque. Ça fait peut-être 10 fois que l’arrondissement doit tout réparer.»

À Étienne-Desmarteau, les infrastructures ne sont pas davantage appréciées par la communauté. «Le plancher est en asphalte, mais les modules sont en plastique! C’est tellement glissant que cela en devient dangereux. Je me suis cassé le coude il y a deux ans à cause de ça», lâche M. Deblois, qui estime que la qualité des sites est déplorable sur l’ensemble de l’île de Montréal.

Un comité fantôme
Conscient de la situation, le conseiller d’Étienne-Desmarteau, Marc-André Gadoury, a consenti à former un «comité d’utilisateurs des skateparks de Rosemont–La Petite-Patrie».

Au total, trois rencontres ont eu lieu, la dernière remontant au début du mois de février.

Le conseiller, également amateur de planche à roulettes, convient que des améliorations peuvent être apportées.

«À moyen terme, il faut mettre en place un programme fonctionnel et technique. Mais, la sécurité des installations est primordiale. Il faut réfléchir à trouver de nouveaux modules et regarder comment l’arrondissement peut épauler les citoyens dans cette démarche», explique-t-il.

Mais, le dossier n’aurait visiblement pas évolué depuis des mois et serait rouvert à l’automne, à l’arrondissement.

«M. Gadoury nous avait dit qu’il nous reviendrait en mars. Il nous a dit que c’était un problème de financement, mais nous avait parlé de regarder dans le budget résiduel de 2014. Au début, c’était 40 000$, puis 100 000$. Il est même allé jusqu’à parler de 340 000$. Ce que je comprends, c’est que ce budget est passé ailleurs», note M. Letellier.

En entrevue, M. Gadoury avait en effet reconnu que «rien n’était prévu au budget», mais que «l’envie d’intégrer les citoyens était présente».

De leur côté, les skateurs vont continuer à interpeller les élus et espèrent que le dossier avancera rapidement.

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