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Divergences concernant l’éco-campus Hubert Reeves

Photo: Johanna Pellus/TC Media


Les travaux de l’éco-campus Hubert-Reeves se poursuivent même cet hiver, ainsi que ceux du ruisseau Bertrand, dans le Technoparc de Saint-Laurent. Tandis que certains ornithologues continuent de dénoncer les impacts du chantier, le directeur du Regroupement QuébecOiseaux, Jean-Sébastien Guénette, souligne quant à lui la création d’un «nouveau parc-nature tout à fait exceptionnel».

M. Guénette déplore la désinformation qui a entouré ce dossier. «Le fait de montrer des photos avant/après prises à des endroits différents ne représente pas un portait conforme à la réalité», a-t-il fait valoir dans un texte publié en décembre sur le site de QuébecOiseaux.

Au cours des travaux de l’éco-campus, qui ont débuté cet automne, des images ont circulé sur les réseaux sociaux, insinuant la destruction des marais. TC Media a pu constater sur le site, entre le chemin Saint-François et la rue Alexander Fleeming, que les étangs n’ont pas été directement impactés par le chantier.

«Pour le prolongement du boulevard Alfred-Nobel, les travaux sont rendus où nous le souhaitions. Ils continueront en 2017, avec des arrêts lors des périodes de nidifications», précise le directeur des communications du Technoparc, Carl Baillargeon.

Un biologiste-ornithologue, Samuel Denault du groupe Hémisphères, assure effectivement le suivi et l’inventaire des oiseaux sur le terrain.

Près de la moitié du territoire de l’éco-campus sera par ailleurs protégé, grâce à la création du parc-nature des Sources. «La beauté de ce projet est qu’un promoteur privé est prêt à s’associer à la Ville de Montréal, qui n’a pas tant de moyens, pour créer un parc», constate M. Guénette.

Écoute
«Nos recommandations semblent écoutées par l’administration. Nous verrons si elles sont effectivement appliquées», indique M. Guénette, joint par téléphone, qui explique avoir dû s’impliquer dans ce dossier à la demande des membres du Regroupement QuébecOiseaux.

«Le phragmite constitue la pire menace pour les milieux humides du secteur si on le laisse s’étendre sans intervention», explique-t-il, à la suite des deux rencontres qu’il a eues avec le Technoparc.

Ce type de roseau exotique, qualifié de plante envahissante, peut remplacer la flore naturelle et appauvrir la biodiversité des écosystèmes qu’il colonise.

Le directeur du regroupement souhaite également s’assurer que les aménagements permettent de préserver l’habitat des espèces comme les râles, les marouettes et le héron vert. Cette position est critiquée par d’autres spécialistes.

«Le grand marais aux hérons sera encerclé par des rues et des aménagements de toute sorte. Ce n’est pas difficile de comprendre que la valeur écologique de ce milieu sera nulle, ou à tout le moins très diminuée», écrit le biologiste Pierre Pontbriand dans une lettre adressée à M. Guénette.

Ce dernier, qui ne connaît pas M. Pontbriand, précise «qu’il y a une part d’incertitude dans ce qu’on fait, mais il y en a aussi une si on ne fait rien».

M. Guénette rappelle que le Regroupement QuébecOiseaux ne travaille pas pour le Technoparc et que l’organisme ne touche aucun revenu pour son implication dans le dossier.

Ruisseau Bertrand
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À proximité du futur éco-campus, les travaux de réaménagement du ruisseau Bertrand se poursuivent, des dizaines d’arbres ont déjà été plantés et d’autres attendent leur mise en terre.

«Le seul retard pourrait provenir de l’absence d’un signaleur du CN, qui est requis pour la poursuite des travaux», indique le responsable des communications de l’arrondissement de Saint-Laurent, Paul Lanctôt.

La partie amont du ruisseau sera au cœur de la coulée verte éponyme. Les travaux devraient être terminés d’ici l’été.

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