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L’étrangleur à la corde à danser coupable

Photo: Photo:Gracieuseté

Le long procès de l’agresseur d’une fillette de 11 ans laissée pour morte en 2013 dans une ruelle de Saint-Laurent s’est finalement terminé le 19 janvier. L’accusé, dont il est interdit de dévoiler l’identité, a été déclaré coupable de tentative de meurtre.

La fillette a été laissée pour morte, étranglée par une corde à danser, le 26 mai 2013.

L’accusé a été acquitté du chef d’agression sexuelle, faute de preuves. La trousse médico-légale n’a révélé rien d’anormal sur la condition physique de la jeune fille. Étant inconsciente au moment de l’agression, elle n’a pu témoigner à cet effet.

Obstacles
Dans son jugement, Sylvie Kovacevich a d’abord souligné les nombreux obstacles dans les procédures en discontinue débutées le 16 février 2015, notamment en raison de la destruction d’éléments de preuve. La traduction en cinghalais, la langue maternelle de l’accusé, courante au Sri Lanka, a considérablement ralenti le processus judiciaire.

L’homme, qui a aujourd’hui 45 ans, considérait la victime comme sa propre fille. Il entretenait une relation de conjoint avec sa mère. Ils partageaient un logement et la jeune fille le surnommait «mon oncle». Il en prenait soin depuis qu’elle avait 4 ans, la reconduisait à l’école matin et soir.

Versions contradictoires
L’accusé a modifié sa version des faits à plusieurs reprises tout en se contredisant. Il a également répondu clairement aux questions de la défense, mais de façon évasive et imprécise lors du contre-interrogatoire.

«Un comportement invraisemblable, des explications données à n’y rien comprendre,» a fait valoir la juge.

Le tribunal n’a pas retenu sa prétention que la victime était sortie pour jouer avec une amie et qu’en sortant faire des courses au marché du coin, il aurait été attaqué par deux hommes noirs.

La juge Kovacevich a plutôt cru la fillette à cause des preuves qui soutiennent sa version.

Elle dit avoir été étranglée sur le sofa du salon pour ensuite s’évanouir.

Tirée par les cheveux dans l’escalier, des gouttelettes de pluie sur son visage l’ont réveillée alors qu’elle était étendue sur la chaussée, près de son appartement.

L’enfant a tenté de trouver de l’aide chez un voisin qui a eu peur et n’est pas intervenu. En chemin, elle s’est débarrassée de la corde à danser qui lui serrait le cou.

C’est finalement la mère d’une amie qui a contacté le 911.

«Conscience coupable»
L’accusé a été arrêté dans un autobus de la STM le soir même. Il avait avec lui une mallette contenant tous ses documents personnels. Interpellé par les policiers, il était le seul passager à ne pas les regarder.

Il a dit vouloir faire soigner ses blessures à l’hôpital, qui se trouvait pourtant dans la direction opposée.

La juge a considéré qu’il s’agissait d’un comportement qui démontre une conscience coupable.

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