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Toujours féministes

Photo: Johanna Pellus/TC Media

Si le mouvement #moiaussi a facilité la parole de plusieurs femmes, les organismes tiennent plus que jamais à leur offrir un cadre sécuritaire pour s’exprimer. Le jugement ainsi que les violences et les inégalités entre les sexes sont toujours présents en 2018 et dénoncés à l’occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.

«Notre thématique « Féministes tant qu’il faudra! » rappelle que nous l’avons été et continuerons de l’être tant que l’égalité de droit et de fait ne sera pas atteinte», souligne l’organisatrice communautaire du Centre des femmes de Saint-Laurent, Corinne Gros.

L’année qui vient de s’écouler a marqué un tournant jamais-vu pour Mme Gros. «Beaucoup plus de femmes sont enclines à parler, mais cela leur faire revivre leur problème, ajoute-t-elle. Il faut donc les écouter sans jugement et avec respect alors que la société demande encore ce qu’elles ont pu faire pour mériter cela.»

Pour l’intervenante, qui offre accompagnement et activités sur le boulevard Décarie, la lutte continue sur tous les fronts.

«De nombreuses femmes sont dans la pauvreté, indique-t-elle. Elles sont immigrantes, mères monoparentales. Il faut aussi s’attaquer au racisme et travailler en commun.»

Témoignage
Grâce aux organismes, des femmes s’en sortent et démarrent une nouvelle vie, comme Taduz qui a bénéficié de l’aide du Centre de consultation de l’Auberge Transition, où les intervenantes proposent des services de soutien.

«Je viens d’un pays où les femmes doivent être au foyer. Mais quand je suis arrivée au Québec, la situation a empiré, car nous étions mon conjoint et moi dépendants l’un de l’autre», a expliqué la femme d’origine mexicaine devant une assemblée réunie par le Comité femmes du Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL) à l’occasion l’événement soulignant la Journée des femmes, le 27 février.

Elle a partagé comment elle se sentait prisonnière de cet homme, comment sa maison était devenue un champ de bataille et comment elle estimait n’être «rien», au point de penser au suicide.

«J’ai quitté mon partenaire le jour où il m’a étranglée, mais ce fut le plus facile, car j’ai ensuite dû vivre avec les conséquences, a-t-elle raconté. J’étais une mère célibataire sans travail dans un pays où je ne connaissais personne.»

Taduz a continué à se battre, avec l’aide de l’Auberge Transition, a trouvé un travail de préposée à l’entretien et étudie aujourd’hui en santé animale au Collège Vanier. «Je sais qu’il sera toujours le père de mes enfants, mais j’essaie de ne pas trop y penser», conclut-elle.

Autodéfense
Si apprendre aux femmes à se défendre est essentiel, il est tout aussi indispensable de sensibiliser les hommes, selon les organismes.

Pour l’agente sociommunautaire du poste de quartier (PDQ) 7, Judy Yankowski, qui fait des interventions dans les écoles, il est important de «dire aux hommes comment respecter les femmes, mais aussi se respecter, car il n’y a pas de fierté sinon».

La policière proposait un cours d’autodéfense avec son collègue du PDQ 27, George Manoli, lors de l’événement du 27 février. À l’aide d’agressions simulées, il expliquait comment réagir de manière passive comme active, verbalement et physiquement.

«Il y a tellement d’agressions, des outils basiques comme ceux-là devraient être enseignés à l’école», concluait une des participantes, Maylissa, qui travaille pour un organisme de soutien aux victimes d’exploitation sexuelle à Pierrefonds, La Sortie.

D’autres organismes peuvent venir en aide aux femmes à Saint-Laurent comme le Centre d’accueil et de référence sociale et économique pour immigrants (CARI), le Centre d’encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) et l’Association des retraités et retraitées de l’éducation du Québec (AREQ).

Le Centre des femmes organise quant à lui un événement le 8 mars, qui débutera par un repas communautaire à 12h, suivi de débats et d’une exposition de robes créées sur le thème de l’exclusion. L’inscription est obligatoire au 514 744-3513.

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