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Des écoles pleines à craquer à Saint-Laurent

MTransport est une application pour le transport scolaire des enfants. Il indique s'ils sont présents ou absents de l'autobus. Photo: Les Nouvelles Saint-Laurent News/Archives

La surpopulation dans les écoles a retenu l’attention des dirigeants de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) en 2018. L’enjeu du manque de classes ne sera pas réglé cette année. Bien que des ententes soient sur le point d’être conclues pour de nouvelles places, la CSMB est loin de voir la lumière au bout du tunnel.

«Au moment où on se parle, c’est précaire», indique la présidente de la commission scolaire, Diane Lamarche-Venne, en entrevue en décembre.

Chaque année, la CSMB accueille en moyenne 2 500 nouveaux jeunes. Cette croissance s’explique par divers facteurs, notamment l’immigration et le développement immobilier, en plus de se retrouver avec une diminution du ratio d’élèves par classe selon les nouvelles normes.

«On a quand même réussi l’été dernier à ajouter 50 classes à droite et à gauche dans les écoles où l’on pouvait diviser un grand local en trois au lieu d’en deux, soit en transformant un local de professionnels en petite classe», explique Mme Lamarche-Venne.

Une trentaine d’unités modulaires, communément appelées des roulottes, ont aussi été achetées pour pallier la problématique.

Ces aménagements demeurent toutefois insuffisants pour répondre à la demande sans cesse croissante. Les solutions ultimes restent l’agrandissement et la construction d’écoles. Actuellement, la liste des projets de la CSMB s’élève à 375 M$.

Ententes
La surpopulation a même empêché la scolarisation d’environ 80 élèves de niveau secondaire où les classes sont pleines à craquer. La commission scolaire a récemment décidé d’ouvrir des plages horaires en soirée dans les écoles secondaires de Cavalier-de-LaSalle et Saint-Laurent, mais seulement pour les franciser.

«On ne peut pas demander à un enseignant qui vient de terminer sa journée, de repartir une autre journée complète. Au secondaire, ce sont des cours avec des spécialistes», fait valoir la présidente.

D’autres espaces pourraient être prochainement libérés. Le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a laissé entendre que le Cégep Gérald-Godin pourrait offrir quelques centaines de places dans un immeuble du boulevard Saint-Jean, à Dollard-des-Ormeaux. Des classes vides de la commission scolaire anglophone Lester B. Pearson pourraient aussi servir de lieux de cours pour les jeunes francophones, dès janvier.

Pour les deux possibilités, Mme Lamarche-Venne attend toujours des confirmations.

Le surplus d’élèves a aussi été accompagné d’un manque d’enseignants à la rentrée 2018. La CSMB arrive encore à peine à toute pourvoir les postes. «On est rendu à offrir des remplacements à des jeunes en formation. Ils ne sont pas nécessairement légalement qualifiés, mais on a des ententes avec les universités», évoque-t-elle.

Réforme
Dans un horizon de deux ans, une transformation des commissions scolaires pourrait s’amorcer. Le gouvernement Legault a la ferme intention de remplacer ces structures par des centres de services aux écoles.

Ouverte à moderniser la gouvernance scolaire, Mme Lamarche-Venne comprend mal l’intention de tout chambouler alors que le modèle de la CSMB fonctionne bien.

«On a décentralisé tout ce qu’on pouvait, le plus près de l’action, pour s’assurer le meilleur service possible aux élèves, dans les centres d’adultes, de formation professionnelle et pour les écoles», soutient-elle.

Quant au projet du gouvernement caquiste d’abolir les élections scolaires en 2020, Mme Lamarche-Venne croit toujours à la pertinence de ce processus, permettant d’élire des commissaires qui défendent le bien commun. Elle propose toutefois de revoir la formule avec un forum électif formé de parents, de personnel et de citoyens qui voteraient électroniquement.

La Coalition avenir Québec souhaite que les membres du conseil d’administration soient élus par cooptation, c’est-à-dire qu’ils sont désignés par ceux déjà en place.

Agrandir ou construire?

En raison de l’opposition citoyenne à l’agrandissement de 10 classes de l’école primaire Henri-Beaulieu, dans le quartier Chameran, la CSMB a déposé une demande de financement pour construire une nouvelle école. Le projet, qui est à l’étude au ministère, permettrait d’ouvrir 21 classes.

L’agrandissement de l’école primaire Cardinal-Léger, sur la rue Decelles, est planifié pour 2021. Le projet de 12 M$, qui comptera 14 classes, en est à l’élaboration des plans et devis.

Du côté de l’école au Trésor-du-Boisé, les travaux pour l’ajout de trois classes sont complétés à 95 % et devraient se finir ce mois-ci.

Pour répondre aux besoins du niveau secondaire, les discussions débutent avec le ministère de l’Éducation pour financer le développement du futur Campus laurentien. L’ancien couvent des Sœurs de Sainte-Croix, acheté par la CSMB en octobre, devrait accueillir ses premiers élèves en 2021.

«Le bâtiment principal va devenir fort probablement une école secondaire, mais il y a deux autres bâtiments sur le terrain pour lesquels nous regardons ce que nous allons faire, peut-être une école spécialisée pour des élèves de 21 ans avec des handicaps importants, ce qui nous permettrait de libérer d’autres édifices où une clientèle différente pourrait être installée», explique Mme Lamarche-Venne.

Plus de 50 M$ sont demandés par la CSMB pour effectuer les travaux du campus scolaire.

Avec Johanna Pellus.

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