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SRB Sauvé/Côte-Vertu: toujours sur la planche à dessin

Photo: Vanessa Limoges /TC Media

En 2012, la STM met sur la table le projet de Système rapide par bus (SRB), reliant les stations de métro Sauvé et Côte-Vertu. Or, près de trois ans plus tard, le nouveau service se trouve toujours à une étape préliminaire de planification, alors que sa réalisation est prévue d’ici le début 2017.

À terme, le SRB Sauvé/Côte-Vertu qui sera en service 24/7 se déploiera sur des voies exclusivement réservées aux autobus le long du boulevard Côte-Vertu. Financé à 75% par le Ministère des Transports du Québec et à 25% par la STM, ce projet devrait coûter entre 15 M$ et 20 M$.

«Les projets de SRB sont considérés comme une solution rapide et peu coûteuse pour donner des services de transport collectif, mais à Montréal nous n’en sommes pas là, puisque ces projets ne sont pas réalisés rapidement», indique le doyen de la faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, Paul Lewis.

Pour le moment, c’est la ligne de bus 121 qui fait la navette entre les deux stations de métro. Un tronçon de près de 5km où passe quotidiennement quelque 40 000 usagers, ce qui fait du boulevard de la Côte-Vertu, entre les stations Sauvé et Côte-Vertu, «l’axe le plus achalandé sur l’île de Montréal».

Même si aux heures de pointe, l’autobus de la ligne 121 passe aux 5 minutes, cela ne suffit pas à répondre à la demande. C’est pourquoi, un système de SRB s’impose.

Bien que le SRB soit toujours à un stade préliminaire, le maire de l’arrondissement, Alan De Sousa, indique «avoir espoir de voir le projet se réaliser à temps».

Un processus complexe
Mais il reste bien des étapes à franchir avant d’y arriver.

«L’avant-projet préliminaire» étant complété depuis octobre 2013, la STM en est toujours à l’élaboration de la deuxième étape, durant laquelle les élus de l’arrondissement de Saint-Laurent, d’Ahuntsic-Cartierville et de la Ville seront à nouveau consultés.

«À cette deuxième étape, nous raffinons le projet au point de vue technique et financier, avant de le déposer au Ministère des Transports du Québec (MTQ)», explique Amélie Régis, porte-parole pour la STM.

La date de dépôt du projet au MTQ n’est toujours pas déterminée.

«Une fois déposé, il devra ensuite être autorisé par le MTQ avant que l’on entre dans le processus d’appel d’offres, première étape de la réalisation», indique-t-elle.

Un processus préliminaire en quatre étapes, dont la première ce sera échelonnée sur deux ans. «Un processus normal», soutient Mme Régis.

Retards récurrents
Coralie Deny, directrice du Conseil régional d’environnement (CRE) s’inquiète de voir ce projet prendre du retard comme celui du SRB Pie-IX, désormais espéré en 2020, «puisque les retards sont récurrents en transport en commun.
Tellement, que l’on utilise uniquement 60% du budget annuel dédié à ces projets», soutient-elle.

Paul Lewis, le doyen de la faculté de d’aménagement de l’Université de Montréal, explique «qu’il y a quelques années, le processus a été repensé, pour le rendre plus rigoureux. Depuis, les sociétés de transport ont plusieurs critères à respecter».

De nouveaux critères exigés par le Ministère des transports, qui s’ajoutent au défi de l’entente des multiples acteurs qui interagissent dans ces projets.

Mme Deny estime que toutes les échéances devraient être définies dès le début du projet «puisque les acteurs qui interviennent dans ces processus connaissent bien les différentes étapes».

Bien que la date du dépôt du projet au Ministère des Transports du Québec soit encore indéterminée, «ce projet reste relativement simple et pourrait donc prendre forme à temps», soutient François Pépin, président de l’association Transport 2000.

Alors que la deuxième étape du projet, «l’avant-projet-définitif», précise Mme Régis, est en cours d’élaboration, le conseiller Aref Salem, optimiste, assure que «même si le projet se trouve encore à une étape préliminaire, il avance».

Un projet structurant
Les élus comme la STM espèrent livrer le projet à temps puisqu’il entrainera son lot d’effets positifs.

«Ce service va non seulement faire le lien avec notre quartier industriel, mais il sera aussi un atout économique», explique le maire De Sousa.

En assurant un avenir plus concurrentiel en matière de transport, le SRB est perçu comme «une action forte pour l’arrondissement», par Agathe Berthe, coordonnatrice du Centre de gestion des déplacements de Développement économique Saint-Laurent.

«Le SRB aura un effet boule de neige, puisque les entreprises pourront enfin réellement encourager leurs travailleurs à utiliser le transport en commun, ce qui diminuera la congestion sur le boulevard Côte-Vertu», renchérit-elle.

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