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Les écoles anglophones en manque d’élèves

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Alors que les établissements scolaires francophones de Saint-Léonard attendent plus de 1000 nouveaux élèves d’ici 2018-2019, la situation est tout autre pour les écoles anglophones, qui perdront près de 200 élèves pendant la même période.

Parmi les six établissements anglais du quartier, l’école primaire Dante et l’école secondaire Laurier-Macdonald de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) perdront respectivement 10% et 15% de leur clientèle d’ici deux ans.

«Ce n’est pas une situation dramatique, mais nous sommes préoccupés», souligne Patricia R. Lattanzio, commissaire scolaire de Saint-Léonard à la CSEM.

La situation n’est pas unique à ce secteur de l’est de Montréal. Depuis sa création, la CSEM aurait perdu près du quart de sa clientèle.

«En 1998, nous avions 25 000 élèves. Aujourd’hui, nous en avons environ 19 000. C’est une situation généralisée», affirme Michael J. Cohen, spécialiste en communication et marketing à la CSEM.

Les Anglophones choisissent le français

Pour Lise Bessette, professeure du Département d’éducation et pédagogie à l’Université du Québec à Montréal, l’explication de cette baisse se résume à la loi 101 qui restreint l’accès à l’école anglaise.

«Les enfants dont les parents ont suivi un enseignement en français et les enfants d’immigrants doivent obligatoirement aller dans une école francophone. Toutefois, les parents ayant suivi un enseignement en anglais au Québec conservent leur privilège d’envoyer leurs enfants dans l’établissement de leur choix,», explique Mme Bessette.

Michael J. Cohen souligne que 14 000 familles habitant le territoire couvert par la CSEM possèdent ce choix. Or, selon lui, elles sont de plus en plus nombreuses à croire que les écoles francophones produisent de meilleurs élèves bilingues que leurs établissements anglophones, d’où la constante diminution de la clientèle depuis une dizaine d’années.
«Selon nous, nos écoles sont le bon choix, mais ce n’est pas ce que pensent tous les parents.»


Promotion

Malgré les préoccupations, la CSEM ne compte pas fermer d’école prochainement. Elle met plutôt en branle une nouvelle campagne de publicité pour changer l’opinion des familles.

«Nous allons faire une campagne unilingue française pour les convaincre que nous sommes le bon choix pour leurs enfants. Nous enseignons dans les deux langues faisant d’eux de meilleurs bilingues que dans des commissions scolaires francophones», déclare M. Cohen.

«Notre taux de diplomation se situe à 88%. Nos produits d’enseignement sont excellents et nous avons de bons apprentissages en français», ajoute Patricia R. Lattanzio, aussi ancienne élève de la CSEM.

La commission scolaire lancera la campagne «Être bilingue, c’est gagnant» au cours des prochaines semaines.

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