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Respect du patrimoine, mais à quel prix?

Photo: TC Media / Isabelle Bergeron

Confrontés à des factures salées pour respecter les règles de conservation du patrimoine bâti, les citoyens du Sud-Ouest réclament désormais des subventions à l’arrondissement.

Une trentaine de résidents ont pris part à une séance d’information le 8 mai en soirée pour donner leur point de vue aux élus sur les changements à venir dans la nouvelle mouture de son règlement d’urbanisme, qui vise à protéger le cadre patrimonial.

En raison d’une vive opposition, l’arrondissement avait décidé, en 2016, d’en reporter l’adoption pour consulter ses résidents.

Lors de la soirée de lundi, il fut notamment question d’obliger les propriétaires du noyau villageois, formé des secteurs Saint-Augustin, Sainte-Marguerite et Turcot, de conserver les dimensions des portes et fenêtres, mais de leur permettre d’utiliser de nouveaux matériaux. Mais rien n’est encore décidé.

Rénovations coûteuses

Claude l’Heureux était un des citoyens présents à la séance d’information. À son départ, le propriétaire a confié avoir «l’impression que tout est déjà écrit et qu’ils ne veulent pas vraiment notre opinion. S’ils veulent encore nous dicter quoi faire, ça serait bien d’avoir droit à de l’aide financière».

Il cite l’exemple de son voisin qui a dû débourser environ 35 000 $ pour faire réparer sa toiture selon les normes patrimoniales, alors qu’il en coûte normalement un maximum de 10 000 $.

Un autre  résident du quartier a aussi souligné qu’il était inutile de protéger le patrimoine si les fondations des maisons ancestrales menaçaient de s’affaisser. En insistant sur le besoin d’aide financière, il a dénoncé qu’ «il est absurde d’investir dans les fioritures, si après deux ans tout est craqué à cause de l’instabilité des sols et des fondations ancestrales des maisons».

Cachet unique

Avec l’adoption d’un nouveau règlement, l’arrondissement souhaite produire deux guides. Un qui servira à sensibiliser les propriétaires sur l’importance des caractéristiques architecturales du Sud-Ouest et l’autre qui détaillera toute la réglementation pour mieux la faire respecter.

Anne-Marie Sigouin, conseillère pour le Sud-Ouest, insiste sur l’importance de la sensibilisation auprès des citoyens de la rareté du cachet du noyau villageois. «Même si les modes de construction étaient simples, les méthodes artisanales utilisées sont uniques».

De son côté, le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, veut que «la capacité financière des propriétaires soit prise en compte».

«Faux vieux»

Mandaté comme consultant pour l’arrondissement, l’architecte Christian Thiffault dont la firme  Atelier Christian Thiffault agit comme consultant pour l’arrondissement, insiste sur le fait qu’on doit faire attention pour ne pas seulement créer du «Faux vieux», soit de donner un aspect vieillot à quelque chose de nouveau. Selon lui, «il faut préserver ce qui existe déjà, mais tout en y incluant des éléments contemporains. Surtout déterminer des balises pour préserver ce qui existe tout en y incluant des éléments contemporains».

Sous la responsabilité de la Ville de Montréal, la Commission sur la culture, le patrimoine et le sport étudie la possibilité d’octroyer des sommes pour aider les propriétaires, mais rien n’a été annoncé.

 

 

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