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L’arrondissement dévoile son plan d’action pour la protection du patrimoine bâti

En décembre dernier, l’arrondissement du Sud-Ouest autorisait pour des raisons de sécurité la démolition d’une maison patrimoniale située sur la rue Saint-Philippe dans Saint-Henri. Le bâtiment s’était dégradé suite à de longues périodes d’inoccupation. Le maire Benoit Dorais annonçait alors son intention de mettre en place des mesures afin de prévenir ce genre de situation. C’est chose faite. Il a dévoilé, le 20 avril, le <@Ri>Plan d’action sur le patrimoine bâti des secteurs établis – 2012-2015 de l’arrondissement du Sud-Ouest<@$p>.

Ce patrimoine bâti, de la modeste maison d’ouvrier à la demeure bourgeoise, «ça constitue l’âme du Sud-Ouest», a insisté M. Dorais. Or, a-t-il expliqué, «depuis plusieurs années, on constate que les demandes de démolition sont plus importantes».

Les demandes portent sur des immeubles dont la détérioration est imputable à une simple négligence. Mais on soupçonne aussi que la spéculation peut entraîner une négligence volontaire dans certains cas. «Nous sommes à un moment charnière de notre histoire, dans le Sud-Ouest, où il y a une effervescence immobilière», a d’ailleurs noté M. Dorais.  

Le plan d’action vise les bâtiments patrimoniaux des secteurs «établis» de l’arrondissement, c’est-à-dire la presque totalité de son territoire à l’exception grosso modo de la cour Turcot, de Griffintown et de la zone des anciens ateliers du CN dans Pointe-Saint-Charles, des secteurs «qui font ou feront l’objet d’attentions particulières dans le cadre d’exercice de planification».

Dépistage

Le plan comprend cinq volets, dont le dépistage des bâtiments patrimoniaux menacés ainsi que les mesures correctives et préventives qui doivent être apportées.

L’arrondissement a annoncé son intention de «redoubler d’ardeur» pour le dépistage des bâtiments menacés. «Il faut agir en amont», a martelé la conseillère et présidente du Comité consultatif d’urbanisme, Véronique Fournier. Dans le but de procéder au «dépistage des situations qui pourraient devenir problématique», l’arrondissement entend «augmenter les visites et les inspections de bâtiments» en fonction de la liste des bâtiments patrimoniaux menacés, a expliqué Benoit Dorais, précisant qu’il y aura ajout d’un inspecteur de plus sur le terrain pour ce travail. D’autre part, l’arrondissement procédera à une mise à jour régulière de la liste des bâtiments vacants.

S’il note un laisser-aller, volontaire ou non, l’arrondissement, qui prévoit mener une campagne de sensibilisation ciblée auprès des propriétaires d’immeubles d’intérêt patrimonial et auprès des propriétaires d’immeubles menacés, proposera des mesures correctives et préventives. On n’hésitera pas à «envoyer s’il le faut des avis de correction», a indiqué le maire. 

«Nous ne pouvons pas empêcher toutes les situations», a reconnu Benoit Dorais, mais le Sud-Ouest vient de se donner des outils pour aider à préserver son patrimoine. Cela s’ajoute à des gestes qui ont déjà été posés par le passé par l’administration municipale. Ainsi pour décourager la spéculation, a donné en exemple Véronique Fournier, la réglementation fait en sorte qu’un propriétaire tenté de laisser dépérir un bâtiment comportant deux unités d’habitation ne peut espérer le démolir afin de le remplacer par un immeuble de huit condos. 

Mentionnons que la liste des immeubles d’intérêt patrimonial dressée par l’arrondissement compte 213 bâtiments.   

On peut prendre connaissance des détails du plan d’action au www.ville.montreal.qc.ca/sud-ouest.

 

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