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Les 3,4 km du pont Samuel-De Champlain reliés

Des travailleurs sont à l'œuvre sur le chantier du nouveau pont Champlain, dont on estime la durée de vie à environ 125 ans. En comparaison, la première mouture du pont a duré un peu plus de 57 ans. Photo: Archives Métro

Il est désormais possible de marcher sur toute la longueur du nouveau pont Champlain. Une passerelle a été installée pour compenser les quelques mètres manquants, qui ne seront complétés qu’au cours des prochains mois. Jeudi, élus et travailleurs se sont rassemblés pour souligner ce jalon important dans la construction de la structure, qui devait initialement être terminée le 1er puis le 21 décembre, ainsi que de dévoiler le nom officiel du pont, qui s’appellera dorénavant Samuel-De Champlain.

Dès à présent, le personnel du chantier peut traverser les 3,4 kilomètres à pied pour passer de la Rive-Sud à L’Île-des-Sœurs au-dessus du fleuve Saint-Laurent. Si l’écart de plusieurs centimètres peut surprendre, les ingénieurs expliquent que cet espace est planifié lors de la conception d’un grand pont, notamment à haubans.

«C’est tout à fait normal, assure le coordonnateur du consortium Signature sur le Saint-Laurent responsable du chantier, Daniel Genest. En réalité, on avait prévu 65 cm en hauteur et on est à 60 cm alors qu’horizontalement, on avait prévu 60 cm et on est arrivé pile-poil. On est à l’étape où on doit ramener cet écart à 0.»

Lorsque les haubans seront mis en tension, le portique de levage bleu sera retiré, ce qui enlèvera du poids sur le tablier. Cette opération permettra de niveler les deux parties du pont et d’être raccordée. Des ajustements sont également prévus avec des appareils d’appui.

Pour l’horizontale, une connexion en acier sera mise en place entre la portion qui arrive de Montréal et celle de Brossard.

Travaux à venir
«Là ce qu’on veut faire, c’est profiter de la période hivernale pour faire les travaux qu’on appelle « non sensibles à la météo ». Par exemple, on est capable de poser des fûts d’éclairage sur le pont, des conduits de drainage, de l’électricité dans les poutres-caissons, des barrières de sécurité», explique M. Genest.

La difficulté en hiver consiste à poser la membrane imperméable et l’asphalte. Par conséquent, ces travaux seront réalisés au début du printemps. L’objectif du coordonnateur est d’ouvrir le plus rapidement possible le pont dont l’échéancier est fixé au plus tard fin juin.

La fin octobre sera une autre date importante. «On doit compléter les travaux de l’A15 vers Turcot et de l’A10 vers Brossard, souligne-t-il. Après, il va falloir nécessairement enlever les trois grandes jetées temporaires qui sont dans le fleuve.»

Des négociations ont repris pour déterminer le montant des pénalités encourues en raison du retard de livraison. «Quand il y a des manquements, il y a des conséquences, et dans ce cas-ci, il y en aura, a précisé le ministre fédéral des Infrastructures, François-Philippe Champagne. Mais vous comprendrez que, sur un chantier aussi important, c’est normal, quand on arrive à la fin, qu’il y ait différentes réclamations de part et d’autre.»

Réalisations
M. Champagne a vanté les accomplissements réalisés en trois ans et demi sur ce qui est considéré comme un des plus grands chantiers en Amérique du Nord.
«On a le droit de se donner une tape dans le dos. C’est le génie québécois qui est à l’honneur aujourd’hui, ce sont les travailleurs qui ont oeuvré jour et nuit pour donner une infrastructure signature qui va faire partie du paysage montréalais pour le prochain siècle», a insisté le ministre.

Des certificats ont été remis aux différentes équipes pour souligner leur travail. En «période de pointe», comme cela a été le cas récemment, quelque 1 600 personnes œuvraient sur la structure.

À compter de maintenant, leur nombre ira en décroissance pour atteindre environ 700 travailleurs jusqu’à la fin du chantier. Une décision qui s’explique par le fait que la structure est terminée et que plusieurs corps de métier ont terminé, notamment les grutiers.

Le monteur d’acier Jean-Philip Dubė est un des 186 travailleurs qui ont œuvré du côté de L’Île-des-Sœurs. «J’ai commencé le 1er mars 2016 à installer les poutres métalliques et j’étais là quand on a installé le premier pilier dans le fond de l’eau, côté ouest, se souvient-il. Le projet en général m’intéressait parce qu’on en fait un seul dans sa vie. C’est prestigieux de travailler sur la plus grosse infrastructure au Canada.»

Son moment marquant pour 2018, c’est lorsque son équipe a installé des poutres de 500 000 livres pour faire le lien entre l’île et le pylône principal. Il dispose maintenant de trois semaines de congé pour profiter des Fêtes avant de reprendre son travail, le 14 janvier.

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