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Vandalisme: les commerçants de Wellington à bout de nerfs

Photo: Hugo Lorini/TC Media

Les graffitis pullulent sur la rue Wellington, une artère commerciale qui offre de plus en plus un paysage désolant. Ici, à tous les 50 mètres, on croise des tags sur les murs, les vitrines, les portes et les boites postales. Pour les commerçants de la Promenade, c’est devenu un véritable cauchemar.

Le vandalisme est un problème récurrent depuis plusieurs années.  Beaucoup de propriétaires se sont résignés depuis longtemps aux souillures qui couvrent leur commerce.

Le fléau a atteint son paroxysme dans la nuit du 2 au 3 janvier. Comme le reportait TC Media le 5 février, les graffiteurs s’en sont donné à cœur joie dans plusieurs quartiers de Montréal, dont Pointe-Saint-Charles, le Plateau-Mont-Royal  et Saint-Henri. À Verdun, 35 tags ont été répertoriés. Depuis ce temps, les malfaiteurs n’ont toujours pas été identifiés.

Un problème récurrent
À Verdun, comme à Montréal, le problème est grandissant.

«La première fois que nous avons eu des graffitis, il y a quelques années, nous avons appelé la ville pour les faire enlever, explique Jean-François Dupuis, propriétaire de Chaussures Dupuis, en haussant les épaules.  Mais les vandales sont revenus rapidement après. Pour eux, lorsqu’on les enlève, c’est comme un affront, et ils se doivent de répliquer. C’est un combat perdu d’avance.»

Bari, gérant de la lunetterie F. Farhat, tient le même discours. «Ils reviennent toujours de toute façon. Je pense que la ville devrait mettre plus d’énergie dans la patrouille et la surveillance que dans le retrait des graffitis. Il faut que les gens qui les font sachent qu’ils peuvent être punis pour leurs actes.»

Pour certains, effacer les dégâts représente une dépense qu’ils ne sont pas en mesure de se permettre. Les vitrines du magasin Le Guitarium, par exemple, ont été égratignées en plusieurs endroits.

«Il faudrait complètement remplacer le verre, explique le propriétaire, Pierre. Ça me coûterait plus de 2000$. La première fois, les policiers sont venus et m’ont dit de ne pas hésiter à les appeler s’ils revenaient. Mais ça a continué. Les vandales ont vraiment du temps à perdre.»

Ne pas baisser les bras
Le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, encourage les commerçants à ne pas baisser les bras trop rapidement. «Les graffitis, c’est un combat de tous les jours. Il faut toujours recommencer. On ne s’en sort pas présentement, et ce serait utopique de penser qu’on va les enlever et qu’ils ne reviendront pas.  Mais on est à l’affut.»

Il y a quelques années, l’arrondissement a mis en place un programme reconnu à travers la Ville de Montréal, dont l’objectif est de renforcer le sentiment de sécurité des citoyens.  «La sécurité et le vandalisme sont souvent liés dans l’esprit des gens, même si ce n’est pas nécessairement le cas dans la réalité. Nous enlevons donc systématiquement tous les graffitis. Les gens peuvent appeler au 311, et nous prenons en charge le nettoyage.»

Certains commerçants de la promenade rencontrés par TC Media, qui ne connaissaient pas cette mesure, étaient d’ailleurs ravis d’apprendre son existence.

Verdun compte investir environ 135 000$ dans cette campagne de nettoyage annuelle, dont le volet 2015 débutera dès que la température sera plus clémente.

Des milliers d’infractions, peu d’arrestations
Pierre Liboiron, commandant du poste de quartier 16 du Service de police de la Ville de Montréal, affirme que son équipe travaille encore en collaboration avec l’arrondissement.

«Lorsque le nettoyage aura été effectué, au  printemps,  on s’assurera de placer des policiers en civil près des établissements visés pour faire des observations. L’expérience démontre que les murs qui sont la cible de graffiteurs le seront de nouveau 24 à 48 heures après le nettoyage. On concentre donc notre patrouille lors de cette période.

Liboiron souligne également l’importance de la coopération des citoyens afin d’orienter le travail des policiers.

Toute personne coupable d’un acte de vandalisme peut être passible d’un constat d’infraction allant de 100 à 1000$, à la hauteur des dommages causés. Un recours à la famille peut être utilisé contre les mineurs. Toutefois, les policiers ne sont pas souvent en mesure d’imposer ces conséquences.

En 2014, à Montréal, 1041 actes de vandalisme ont été signalés à la Ville de Montréal, un nombre bien en-deçà du nombre d’infractions commises, selon le commandant. Durant la même période, il n’y a eu que 104 arrestations.

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